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ENFANCE, CULTURE, MUSIQUE & PEDAGOGIE

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N° 7 mars 24

Ada Lovelace, la visionnaire,
Anne Loyer

ALovelace_Couv

Née à Londres en 1815, d’Annabelle Milbanke et de Lord Byron, la fillette ne connaît pas son père, que la mère a fui par peur du scandale, lui interdisant de la rencontrer.

La fillette présente des dons insoupçonnés pour les sciences, s’intéresse aux mathématiques, a 12 ans elle se lance dans la création de machines volantes, et rencontre Charles Babbage et ses machines à calculs. Ils travaillent ensemble pour mettre sur pied la première machine analytique, ancêtre de l’ordinateur.

Elle doit quand même se marier avec le comte de Lovelace, dont elle aura trois filles.
Mais rapidement son rôle de maîtresse de maison l’ennuie, et elle reprend ses recherches. Pour permettre à la machine de son savant préféré de voir le jour, elle joue et perd sa fortune.
Atteinte d’un cancer, elle décède à l’âge de 38 ans.

En visionnaire, elle a été la première à concevoir un programme informatique, et le temps lui a manqué pour aller plus loin.

Son dernier vœu a été d’être enterrée à côté de son père, qu’elle n’a jamais connu. Un bel ouvrage pour mettre en valeur une des nombreuses femmes invisibilisées, illustré au stylet et à la tablette graphique par Claire Gaudriot.

(Dès 8 ans)

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Madame Saqui, acrobate révolutionnaire,
Lisa Robinson

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Le livre raconte l’histoire vraie d’une petite fille née pendant la révolution.

Fille de circassiens, elle participe aux spectacles depuis son plus jeune âge.
Un jour son père tombe et ne peut plus continuer à exercer son métier. La famille part vivre à la campagne et fait un métier plus calme. Mais Marguerite n’a de cesse de vouloir être équilibriste, et apprend en cachette.
Elle remporte un grand triomphe et la famille décide de reprendre le spectacle et revient sur Paris, en pleine période révolutionnaire.
Marguerite se marie, devient Madame Saqui et continue brillamment sa carrière.
Elle tient tête même à Napoléon qui lui recommande, un jour d’orage, d’annuler sa représentation. « Vous pouvez commander vos troupes, mais pas » moi lui dit-elle.

Et elle continua sans cesse, sans jamais tomber, jusqu’à l’âge de 70 ans !

Bien que Marguerite n’ait pas été une révolutionnaire, dit l’auteure dans un petit texte en fin d’ouvrage, sa conduite l’a été. Ses costumes scandaleux offusquaient le public en même temps qu’ils l’enchantaient.

Et elle a été une femme libre, ayant son propre théâtre et organisant toute cette vie d’artiste.

Les illustrations de Rebecca Green rendent compte de cette période agitée et tumultueuse.

(Dès 3 ans)

Cambourakis


Contes de filles intrépides et incroyables du monde entier,
contes revisités par
Lan Cook, Rachel Firth,
Sarah Hull et Andy Prentice.

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A travers des contes et légendes anciennes, il nous est donné d’entendre le récit de huit héroïnes qui n’ont pas eu peur d’affronter des dangers.
Nous apprendrons comment elles ont gagné des guerres, affronté des dragons, vaincu des puissants, grâce à leur force, mais surtout à leur courage, leur intelligence et leur astuce. De la Chine , en passant par l’Afrique, la Russie du XIIIème siècle, le Nigeria, le Japon, le Mexique, l’Irlande ou l’Inde, tout autour du monde les filles ont su se faire connaître par leur caractère fort et entier.

Une brève introduction de Virginie Clauzet et Caroline Slama, situe le contexte.

Et les magnifiques illustrations de Josy Blogg, Maxime Lee-Machie et Maria Surducan plongent le lecteur au cœur de l’histoire.

(Dès 6 ans)

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usborne


Au pays des histoires, l’enfance de Charlotte,
Branwell, Emily et Anne Brontë,
Sara O’Leary

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Voici racontée avec douceur et empathie l’histoire des enfants Brontë, dont la plus connue d’entre elles est Charlotte.
C’est une histoire triste et gaie en même temps. Triste par la succession de décès, en commençant par la mère et les deux grandes sœurs… et gaie car, malgré la pauvreté, les enfants ont une vie passionnante, entourés de leurs plus précieux amis, les livres.
Il est impressionnant de voir comment la lecture, l’écriture, sont les activités fondamentales de cette famille. Les enfants inventent des histoires, écrivent des livres qu’ils fabriquent eux-mêmes, des livres miniatures, qu’ils créent pour les petits soldats de plomb que le père a offert au garçon.

L’histoire est complétée par des conseils pour fabriquer un livre, ainsi que d’une biographie de la famille. Nous saurons comment, en grandissant, les filles commencent à écrire sous des pseudonymes d’hommes, et obtiennent des succès, comme Jane Eyre ( Charlotte), Les hauts de Hurlevent (Emily) et Agnès Grey (Anne).

Et comment, en peu de temps, tous ces jeunes sont décédés, les uns après les autres.

La maison natale est maintenant un musée, dans lequel il est possible de retrouver certains des petits livres.

Une douce et belle histoire, illustrée avec la même douceur par Briony May Smith.

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gallimard-jeunesse


Les femmes dans le monde combattant,
Marianne Leclère

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Les femmes, quoi que l'on puisse en penser, ont toujours été présentes sur les champs de bataille.

Le jeune public découvre dans cet ouvrage le portrait de grandes combattantes entrées dans l’histoire ainsi que le rôle plus anonyme d’autres, non moins essentielles.

L’ouvrage fait un tour dans l’histoire, pour présenter des femmes guerrières dans la mythologie et dans les légendes (Amazones, Walkyries) mais aussi des guerrières de légende autour du monde, souvent dissimulées sous des habits d’homme.

Les textes et une abondante iconographie, permettent de prendre conscience de l’apport considérable de ces femmes, souvent invisibilisées, mais au rôle ô combien capital.

Une bibliographie, une sitographie et un lexique complètent utilement l’ouvrage.

(Dès 8 ans)

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Une coédition du ministère des Armées et de NANE Editions :
nane-editions


Quand j’étais petite… au Moyen Age,
Hélèné Lasserre

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Voici un album que l’on peut définir comme un récit et en même temps comme un documentaire.

Car à travers l’histoire d’Héloïse, une fillette qui vivait au Moyen-Age et qui veut devenir enlumineuse comme son père, c’est la vie quotidienne d’une famille de la petite bourgeoisie qui nous est donnée à voir.

Emaillée de mots de l’époque, que l’on a plaisir à découvrir ou à redécouvrir, l’histoire nous promène dans Paris, sous le pas de maître Honoré, qui a vraiment existé.

A cette époque, rares étaient les femmes qui pouvaient exercer un métier intellectuel ou artistique. Quand elles n’étaient pas religieuses elles dépendaient de leur père ou de leur mari pour pratique leur art.
L’autrice de cet ouvrage se plaît à imaginer un autre sort pour Héloïse, en la faisant devenir aussi enlumineuse.

C’est une jolie histoire qui permettra aux enfants de visualiser cette époque à travers le récit d’une autre enfant.

Les illustrations de Gilles Bonotaux sont d’une grande douceur et rendent compte du climat de l’époque.

(Dès 6 ans)

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saltimbanqueeditions


Les papas poules,
Clotilde Goubely

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Les futurs papas (un raton, un ours, un lapin, un renard) vont à l’école. Ils n’ont pas envie d’y aller, mais leurs femmes les ont inscrits, pour qu’ils soient prêts le jour J.

Le maître, ou plutôt la maîtresse, est une vieille tortue à l’air sévère qui leur dit que pour réussir l’examen il faut qu’ils apprennent une centaine de comptines et sachent changer une couche les yeux fermés.
Ensuite, elle leur donne à chacun un œuf, dont ils doivent prendre soin, et le ramener le lendemain.
Chaque papa a sa méthode pour y prendre soin : le câliner, lui chanter des berceuses, le peindre…

Le lendemain ils reviennent à l’école très fatigués, car ils n’ont pas dormi de la nuit, et sont félicités par la tortue qui leur dit que maintenant elle pourra leur donner ses œufs…car ceux-là n’’étaient que des cailloux !

C’est une jolie histoire, écrite avec allant et illustrée avec beaucoup d’humour et délicatesse par Pog.

(Dès 3 ans)

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tompoche


Maison tremble,
Yohan Colombié-Vivès (texte et illustration)

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Voici une histoire poétique, qui parle de l’amitié d’un oiseau et d’une maison.
Et aussi de la montagne, qui tout à coup se met à trembler.
Pourquoi, quelle solution trouver ?
Planter des glands au pied des grosses cheminées, et pour qu’elle respire mieux, planter des graines au plus haut des sommets, propose le mulot.

Et surtout, il faut faire partir toutes des usines et ensuite préparer un bon chocolat chaud.

Les usines parties, l’air devient respirable et tous savourent le bon chocolat chaud.
C’est une fable écologique, écrite avec légèreté, et illustrée magnifiquement, avec des couleurs éclatantes, dont les enfants se régaleront.

(Dès 5 ans)

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diplodocus


Où j’étais quand j’étais pas né?,
Florence Pirot

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Qui ne s’est pas posé cette question?
La réponse est très poétique. Il a fallu que maman et papa naissent, se rencontrent, s’aiment très fort…

Tu n’étais pas là, mais comme le vent doux ta main caressait les cheveux de maman, le bras de papa. Tu étais dans le bruissement des feuilles…

Peu à peu dans le cœur de parents naissait ton sourire, dans ses bouches ton prénom.

Et un jour le bébé était là.

Non, cela ne règle pas à la question, mais c’est une façon si jolie d’y répondre que les enfants se laisseront porter par cette poésie.

(Dès 3 ans)

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Atlas des Amériques,
voyage de l’Arctique à la Terre de feu,
Alejandra Vega et Natalie Guerra.

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Voici un atlas comme on n’a pas l’habitude de voir. Dans un album de grande taille sont représentés tous les pays de l’Amérique, de la plus petite île aux géants comme le Canada, les Etats-Unis ou le Brésil.
Chaque pays est exposé avec une multitude de représentations : géographiques, bien sûr, mais aussi culturelles, écologiques, historiques.
Sol Undurraga illustre avec un foisonnement d’images, de couleurs, de formes, à donner le tournis !
Il aurait peut-être fallu expliquer certaines choses : qui sont les personnalités, les animaux, les lieux, dont on voit les noms mais qu’on ne connaît pas toujours, surtout les enfants.
Mais ça peut justement inciter à chercher davantage.
Une nouvelle façon d’apprendre la géographie !

(Dès 5 ans)

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editionslagrume


Bon,
Katsumi Komagata

bon

Un album de petit format, tout en carton.

D’abord, il y a un rond tout noir qui, en tournant les pages, devient un trait, un ovale. Les pages en relief amènent d’autres formes, les couleurs apparaissent, ronds rouges, plus petits. Et au gré des tournes s’ouvrent d’autres clapets qui se mélangent pour former des visages.
Il n’y a pas de mots dans cette histoire, seulement des onomatopées à hauteur de bébé. Booon, buuun, pan ….

Un magnifique jeu graphique pour émerveiller les petits.

(Dès 6 mois)

bon bon

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N° 7 mars 24

Musiciennes, enquête sur les femmes et la musique,
Hyacinthe Ravet

femmes musiciennes

Hyacinthe Ravet, sociologue et musicologue, consacre ses recherches, entre autres, à l’analyse des rapports de genre dans les professions musicales et artistiques.
Dans cet ouvrage elle retrace l’histoire des musiciennes depuis l’antiquité, pour ensuite analyser leur profil, le milieu familial, les études musicales et arriver à une recherche poussée des métiers de l’orchestre, que ce soit dans la musique classique, le jazz, la musique traditionnelle, avec quelques incursions dans le monde du théâtre, des arts plastiques, de la danse.
Cette enquête montre les difficultés rencontrées par les femmes pour pénétrer dans les orchestres, notamment les instrumentistes à vent et les percussionnistes.
Parmi les vents, une place à part est donnée aux clarinettistes, car la clarinette a été considérée jusqu’à il n’y a pas longtemps comme un instrument d’homme.
En général, souffler dans un instrument à vent a longtemps été mal vu pour les femmes, mais des instruments à cordes comme le violoncelle, que l’on tient entre les jambes, ou la contrebasse, instrument volumineux et à la voix grave, appartenaient aussi au domaine des hommes.
Les femmes de la bourgeoisie s’épanouiront en jouant du piano ou du clavecin.

Interviewant beaucoup de musiciennes, l’auteure relève les difficultés rencontrées par ces femmes et les luttes qu’elles ont dû mener pour obtenir une reconnaissance, qui ne s’est pas faite sans difficulté.

Les concours d’orchestre derrière un paravent qui cache le ou la candidate, permettent aux femmes d’accéder aux postes, mais ils n’existent pas toujours et les paravents sont souvent enlevés lors du dernier tour, pénalisant les femmes qui y sont arrivées.
Dans les orchestres militaires, il a été introduit de bout en bout du recrutement et a permis à des femmes d’y entrer.
Et même une fois arrivées au sein de l’orchestre, souvent en tant que tuttistes et rarement comme solistes, elles peuvent subir des brimades, doivent travailler plus que les hommes pour faire leurs preuves. Elles n’ont pas droit à l’erreur.
En 2009, les femmes représentaient un tiers des instrumentistes des 29 orchestres symphoniques permanents français, leur présence variant selon les instruments. Elles constituaient 43,3 % des cordes, 21,8 % des bois mais seulement 7,3 % des percussions et 4,6 % des cuivres.
En ce qui concerne les fanfares militaires et orchestres dans les villages, elles étaient constituées d’hommes qui les intégraient de père en fils et les instruments à vent, surtout les cuivres, instruments populaires, étaient interdits aux femmes.

Pourtant le sort des musiciennes françaises est nettement meilleur que celui des instrumentistes nord-américaines ou de quelques pays européens, les Philharmoniques de Vienne et de Berlin étant des exemples de la presque absence des femmes.

Et que dire des femmes cheffes d’orchestre ou compositrices, nettement minoritaires.
L’auteure fait une analyse très approfondie des causes de cette absence des femmes, avec un historique de l’éducation musicale, dès la création du Conservatoire national de Paris en 1795.
Au terme de la lecture passionnante de cette enquête, réalisée en 2011, on espère qu’il y en aura prochainement une autre qui nous dévoilera les avancées de ces 12 dernières années.

Editions Autrement

Voir notre entretien avec Hyacinthe Ravet


Pratiques musicales féminines
(discours, normes représentations),
dirigé par Catherine Deutsch et Caroline Giron-Pannel

pratiques

A travers ces études le lecteur pourra visualiser la place de la femme à travers le temps dans différents pays d’Europe.
Il est intéressant de voir le rôle que la musique a joué dans l’éducation des femmes, comment celles-ci ont été écartées, à certaines époques, de la pratique des instruments à vent et à cordes, considérés comme pouvant attenter à leur honneur.
Si savoir jouer du clavecin (instrument considéré féminin à une certaine époque) ou du piano et chanter faisait partie de l’éducation des jeunes filles de bonne société, souvent cette pratique était réservée à un usage familial ; en même temps, quelques femmes ont réussi à s’intégrer en tant que professeurs, compositrices, voir instrumentistes, au fil du temps.
Un aperçu de l’éducation musicale des filles au 19ème siècle à Strasbourg et à Naples, ainsi que les femmes musiciennes dans des espaces divers comme le conservatoire, la cour, le couvent, la scène, lieux qui, depuis la Renaissance ont joué un rôle souvent ambivalent, donnent à la lecture de cet ouvrage une ouverture qui éclaire le rôle des femmes dans l’histoire de la musique occidentale.

symetrie


A l’invisible nulle n’est tenue
- questions de genre et place des femmes dans le jazz,
de Pierre Fargeton et Vincent Cotro

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Si bien dans la musique classique les femmes arrivent de plus en plus à se faire une place, que ce soit dans les orchestres, ou en tant que solistes, occupant même des postes de cheffes d’orchestre, entre autres, dans le monde du jazz, elles tiennent une place minoritaire.

Les auteurs, Pierre Fargeton et Vincent Cotro, musicologues, s’interrogent sur les motifs de cette invisibilisation.

A travers des approches croisées, tant musicologique que philosophique, sociologique et historique, ils explorent les nombreux stéréotypes alimentant les représentations sexuées et genrées.

Ils mettent en valeur des personnalités oubliées, comme des journalistes ou des critiques de jazz, avec des études de quelques cas.

Les auteurs donnent aussi la parole à des actrices et acteurs du jazz d'aujourd'hui, et rendent pour la première fois accessibles en français des textes phares de la littérature sur les questions de genre dans le jazz.

Un ouvrage utile pour déconstruire les stéréotypes de genre dans le monde du jazz.

Presses Universitaires François Rabelais


L’égalité des filles et des garçons dès la petite enfance,
sous la direction de Francine Hauwelle, Marie-Nicole Rubio et Sylvie Rayna

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Paru il y a quelques années, cet ouvrage est toujours d’actualité, car même s’il y a une certaine prise de conscience des inégalités qui se creusent dès la petite enfance, reste encore un énorme chemin à parcourir.

Les autrices parlent d’un livre qui a fait bouger les consciences dans les années 70 «  Du côté des petites filles » d’Elena Belotti, qui continue à être réédité et lu. C’est significatif du besoin que nous avons encore aujourd’hui de réfléchir aux problèmes de genre dans l’éducation du tout petit.
Tout petit qui n’est pas imaginé de la même façon, selon le sexe, dans le ventre maternel.

Nous pouvons voir comment, dès le plus jeune âge, des stéréotypes genrés se produisent, même inconsciemment. Cela va du choix des vêtements, des jouets, jusqu’à l’orientation des filles dans les filières humanistes, pendant que les garçons vont vers celles scientifiques, malgré le fait qu’à l’école les filles ont de meilleurs résultats.

Dans les lieux d’accueil de la petite enfance, les hommes sont rares, ce qui détermine aussi la presque absence de modèle masculin.
Par contre, plus on monte dans l’échelle, plus les postes de direction sont masculins.
Un des exemples cités est celui des journées de formation, dans lesquelles les participantes (éducatrices) étaient convaincues d’agir de façon égalitaire. Souvent dans l’observation, laissant jouer les enfants librement, elles laissent perdurer naturellement des comportements que les enfants voient dans leurs cadres de vie, sans intervenir pour infléchir sur une autre direction ou possibilité.

Cet ouvrage, écrit par des spécialistes engagés dans la lutte précoce contre les stéréotypes, est un outil fort intéressant pour nourrir la réflexion autour de ce sujet si important et souvent controversé.

Il sera une lecture éclairante pour parents, étudiants, professionnels, formateurs, montrant aussi la possibilité de s’inspirer des travaux réalisés dans d’autres pays (Allemagne, Belgique, France et Suisse).

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La jeune artiste Paulina Spucches propose deux albums dédiés à des femmes.
L’une, Vivian Maier, artiste méconnue, et un deuxième sur la plus jeune des sœurs Bronte qui,
à l’ombre de ses deux sœurs, a écrit des ouvrages révolutionnaires pour l’époque.

(Voir le travail de Pauline Spucches dans les expériences pédagogiques et artistiques).

Vivian Maier, à la surface du miroir,
Paulina Spucches

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Ce premier livre de cette jeune artiste, est son travail de fin d’études pour le Diplôme des métiers d’art (obtenu avec les félicitations du jury) et que Steinkis a eu la bonne idée d’éditer.

Paulina a découvert par hasard l’ouvre de cette artiste quasi-inconnue, reconnue très tardivement, et en est tombée sous son charme. Elle a conçu un roman graphique construit d’une façon très originale.

L’auteure a choisi des photographies de Vivian Maier qu’elle reproduit en couleurs, ajoutant son interprétation de la scène.
Avec peu de mots, le lecteur peut voyager dans des pans de la vie de la photographe. Elle travaille au pinceau à la gouache et à l’aquarelle, et possède un don de la couleur qui rend son travail éblouissant.

Même si inspirée de faits réels, Paulina Spucches propose sa propre version de l’histoire, sans ordre chronologique, dans un va-et-vient entre les différentes étapes de la vie de Vivian Maier.

Cette absence de chronologie peut dérouter des lecteurs, mais peut être aussi vue comme un espace de liberté et de rêverie.
Et en fin d’ouvrage, une biographie de l’artiste permet de suivre les différentes étapes de sa vie.

Une belle aventure que l’on pourrait voir comme un dialogue entre deux artistes, l’une photographe et l’autre peintre.

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Brontëana,
Paulina Spucches

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Après Vivian Maier, vient le tour de rendre hommage aux sœurs Brönte et surtout à

Anne, la moins connue des trois sœurs.

C’est un peu comme si l’auteure s’identifiait à toutes ces femmes invisibilisées, dans une belle démarche de « sororité ».

Avant d’écrire cette histoire, elle s’est pénétré de l’ambiance, en visitant la résidence des Brontë, transformée en musée, à Haworth, dans le Yorkshire. Elle a aussi découvert la lande qui, loin des représentations que l’on se fait d’une campagne grise, est colorée, lumineuse.

Les lectures, les films, ont contribué aussi à faire sienne l’histoire de cette famille atypique, dans laquelle les enfants sont libres, lisent beaucoup, inventent des histoires dans une ambiance bienveillante.

Dans cette histoire romancée, si bien les trois sœurs sont bien présentes (il y a aussi un frère, mais avec une histoire plus difficile) c’est la figure d’Anne, couvée par sa famille, qui ressort comme un être de talent et d’une grande force de caractère.

Toutes les trois écrivent et doivent publier sous des pseudonymes masculins, ce qui n’empêche pas le public d’être choqué par le contenu de leurs livres, malgré le succès de Charlotte et d’Emily.
Par contre, le deuxième roman d’Anne, « La locataire de Wildfell Hall », provoque un scandale. En pleine époque victorienne, elle raconte le destin d’une femme qui ose fuir un mari violent pour sauver son fils. Insupportable pour l’époque !

Les illustrations superbes ne suivent pas le schéma classique de la BD. Si l’on retrouve quelquefois des cases, d’autres fois le dessin occupe toute la page.
Le talent de coloriste de Pauline Spucches ne se dément pas, avec des couleurs flamboyantes, faites à la gouache, qui rendent cette lande éclatante et donnent à voir la vie de cette famille gaie et humaine malgré leurs malheurs.

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steinkis


Pays de l’enfance,
Thierry Paquot

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Dans ce livre passionnant, Thierry Paquot fait voir comment les enfants n’ont pas droit de cité dans les villes, là où ils habitent.
Dans quatre chapitres il aborde le sujet, posant des questions philosophiques, pédagogiques, sociologiques, urbanistes, écologiques.
Le premier, « Du ventre maternel à une chambre à soi », parle du fœtus, de sa venue au monde, de son environnement. Il fait un tour des personnalités qui ont fait des recherches sur la psychologie de l’enfant, souvent médecins, de Maria Montessori à Ovide Decroly, en passant par Edouard Claparède.
Un autre tour est fait autour de la psychologie de l’enfant, avec trois piliers : Jean Piaget, Henri Wallon et Lev S. Vigotsky. Pour parler aussi de socialisation, avec Françoise Dolto et Marie-José Chombart de Lauwe.

Tous ces rappels sont d’un grand intérêt et s’ensuivent d’autres, dans lesquels sont décrits des travaux plus actuels. Dans ces temps un peu négationnistes, ce tout d’horizon fait du bien.

Le deuxième chapitre, « À l’école buissonnière », revisite le rôle de l’école, les emplois du temps, la classe, les cours de récréation et les réflexions critiques des pédagogues du 19ème et 20ème  siècles.

Il dénonce, avec Françoise Dolto, cette école « avec un niveau homogène », école « digestive », qui considère les enfants comme des cruches à remplir, et fait un tour des pédagogies plus ouvertes, comme celle qui supprime l’école comme bâtiment, pour aller apprendre ensemble dans des espaces divers, ou qui ne rendent pas l’assistance aux cours obligatoire, comme Sumerhill.

Il s’insurge aussi contre les emplois du temps, citant entre autres Hubert Montagnier et François Testu qui démontrent que les enfants ne sont pas « chronobiologiquement » disponibles pour apprendre de 8 heures à 16h30, ni pour s’adapter à la fameuse semaine de quatre jours.

Dans le troisième chapitre, Paquot fait un détour par le sens et la place du jeu qui, « des aires de jeu aux terrains d’aventures », tente d’offrir des ouvertures sans vraiment y réussir comme le montre l’échec des terrains d’aventure urbains et le risque d’enfermement des enfants dans des smart cities ou des gated communities.

Il montre aussi des exemples réussis dans d’autres pays, avec des terrains d’aventures ouverts, qui permettent aux enfants de s’évader, de rêver, d’être autonomes, de se construire.

Le dernier chapitre, « Dehors, le fabuleux royaume de la ville récréative », évoque les multiples expériences qui ouvrent des pistes.

Ouvrir la ville aux enfants, faire qu’elle s’y adapte et non pas le contraire, prendre conscience des problèmes écologiques et encore bien d’autres choses, l’auteur réfléchit et nous fait réfléchir à une problématique globale, dont on n’a pas souvent conscience.

Et pour compléter cet ouvrage, qui ouvre tant des pistes de réflexion, la bibliographie se présente comme une promenade à travers les idées, aussi passionnante que le reste du livre.

Nous conclurons avec une phrase de Thierry Paquot : « Les enfants sont les grands oubliés de l’urbanisme et de l’architecture ». Puisse cet ouvrage renverser cette tendance.

terreurbaine


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Revues

N° 7 mars 24

L’autre Amérique, revue numérique
Les autrices latino-américaines à l’honneur

La revue numérique « L’autre Amérique » publie un numéro dédié à la littérature féminine en Amérique Latine.

Avec un aperçu très diversifié, que ce soit des lieux ou des thématiques, les différentes chroniques nous donnent à voir une production très vaste, qui aborde souvent des thèmes sociétaux.

A travers les écrits de 17 femmes, ainsi que des interviews, et en consultant aussi les archives, le lecteur pourra se faire une idée de la production foisonnante des femmes latino-américaines.

autreamerique

La lettre du musicien N° 574

lettre_musicien

Ce numéro de la revue est consacré aux bébés, avec des articles sur des thèmes divers.

Un article raconte le travail de musicothérapie faite dans le Groupe hospitalier Nord Essonne dans le service de néonatalogie. (Nous racontons, dans le numéro 5, une expérience en ce sens faite par Anne Lacassagne dans le service de néonatalogie du Centre hospitalier de Pau)

Un autre parle de la grossesse comme source d’inégalités pour les femmes artistes, ainsi que de la vie d’équilibriste d’une jeune parent et artiste.

Nous avons aussi une réflexion sur les bébés concerts, avec des conseils sur les pratiques à adopter pour les réaliser.

Des articles divers, mais non moins intéressants, comme la berceuse, la berceuse de Brahms, le développement de l’audition chez le fœtus, en ce qui concerne l’enfance sont complétés par des conseils juridiques et des nouvelles de la vie musicale.

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L’école des parents N°649
Avec un dossier: Parent pauvre, pauvre parent?

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Comme toujours, cette revue aborde des sujets d’une grande importance, avec rigueur et intelligence.

Le dossier « Parent pauvre, pauvre parent » constate qu’en France une enfant sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté, et fait le tour des problèmes que rencontrent les familles (logement, alimentation, santé). Des échanges proposent des solutions et font part de beaucoup d’initiatives solidaires.

D’autres articles donnent des thèmes de réflexion.

La psychologue clinicienne Charlène Guéguen fait une analyse de l’impact de l’arrivée de l’enfant dans la vie d’un couple.

Sébastien Dupont, docteur en psychologie, parle des enjeux de la garde alternée.

Un article très documenté parle du malaise que ressentent les enfants devant des toilettes indignes de ce nom, sujet récurrent depuis bien longtemps, et qui est un enjeu de santé publique.

Le danseur Thierry Lafont nous parle de son travail d’artiste dans une crèche et de l’intérêt de ce travail auprès des tout-petits.

Des chroniques de cinéma, des livres, et de la vie de l’association, complètent ce panorama.

Une revue très utile pour tous, parents et professionnels de l’enfance.

Coédition:
L’école des parents - Erès


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Méthodes, Partitions

N° 7 mars 24

Conversations, Norma Basso

Norma Basso est, entre autres, cheffe de chœur depuis un demi-siècle.

Femme curieuse, éclectique, engagée, elle signe ici une « méthode » pour le travail vocal des chanteurs, fort originale dans la forme et hautement intéressante quant à son contenu. Car elle se présente comme une conversation, comme un échange, entre elle et quelques choristes, chefs de pupitre.

Le travail vocal est expliqué de façon simple et vivante, avec beaucoup d’exercices techniques à faire, dont l’intérêt est expliqué au fur et à mesure, dans un échange vivifiant.

A chaque fois Norma s’attarde sur des exemples musicaux, du passé et du présent, proposant des écoutes intelligentes, aidée pour cela d’un QR code.

Le travail vocal, le travail corporel, sont explicités, d’une manière joyeuse, dans laquelle les choristes interviennent posant des questions, proposant des solutions, partageant aussi leurs expériences.

En fin d’ouvrage sont présentées des expériences singulières, comme les jeux vocaux de Guy Reibel, le CREA (auquel nous dédions le numéro 4 de cette revue) Demos, le soudpainting, El sistema, mais aussi des expériences pédagogiques de création de ses œuvres avec des enfants.

C’est un ouvrage à mettre entre les mains des choristes et chefs de chœur, pour élargir leurs connaissances et surtout pour ouvrir les esprits.

A chœur joie


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