ENFANCE, CULTURE, MUSIQUE & PEDAGOGIE

Livres enfants

N° 11 janvier 2025

À qui est ce tambour ?
Romane Lefebvre

L’orchestre des animaux musiciens se prépare, chaque animal a son instrument, mais ils trouvent un tambour abandonné. A qui appartient-il ?
Chacun y va de son hypothèse. Il faut quelqu’un de costaud pour jouer d’un instrument si grand. Mais ni l’éléphant qui joue de l’ukulélé, ni l’hippopotame, avec son triangle, ne savent pas qui est le propriétaire !

En fin de compte, ils le trouvent. Il n’est pas bien gros, mais pour le savoir, il faut lire l’histoire.

Un album coloré, aux illustrations gaies et drôles, qui permet de découvrir le nom des instruments et des animaux.

(A partir de 2 ans)

Mango Jeunesse : mangoeditions

Animonstres,
Henri Galeron

Quelle créativité ! En ouvrant ce livre, on ne peut qu’être ébloui par les animaux qui apparaissent, disparaissent, se transforment, au gré des manipulations.

A chaque manipulation un monstre nouveau éclot, formé de deux moitiés bien étonnantes. Mais à cela s’ajoutent des textes, aussi loufoques que les images.

On pourra passer un bon moment avec les enfants (ou tout seul) à découvrir ces incroyables personnages.

(Dès 3 ans)

Les grandes personnes : editionsdesgrandespersonnes

Musique,
N.Guilbert

La maison d’édition Léon art & stories, se propose d’amener les jeunes lecteurs à la rencontre des œuvres, grâce à la fiction.

La collection Mini Léon, pour les enfants à partir de 3 ans, met en scène un petit personnage bien sympathique, qui interagit avec les œuvres . Chaque album propose 13 œuvres d’époques et de cultures différentes, avec des phrases en français et en anglais.

Dans cet album, le sujet est la musique, avec des reproductions qui s’en rapportent, de Klimt, Bosch, Picasso, et bien d’autres.

Et pour chaque reproduction le petit Léon s’amuse, avec des commentaires simples en français et en anglais.

Une façon sympathique de faire connaître des œuvres d’art et de relier, dans le cas présent, la peinture et la musique.

(Dès 3 ans)

Ed. Léon, art et stories  leonartstories

Emilie et Margot. En avant la musique,
Anne Didier & Olivier Muller

Cette BD fait partie d’une série qui a comme héros Emilie et Margot.

Ce sont des histoires courtes, très sympathiques, avec des jeux de langage fort drôles et des situations loufoques.

On trouvera, entre autres, une leçon de musique fort originale, avec des pianos à queue qui s’envolent, aux formes de crocodiles, de caniches ou encore le pianotarie qui jongle avec les balles.

Un graphisme très divertissant, une multitude de détails amusants, font de cette BD une très belle lecture, même pour les enfants débutants.

(Dès 6/7 ans)

Bayard : bd-kids

Les 7 ours nains contre le gros méchant loup,
Emile Bravo

Les Ours nains ont vingt ans ! et après une longue pause, les revoici, plus drôles que jamais.

Car Emile Bravo sait jouer avec les contes, les entremêler, pour le plus grand plaisir des petits et des grands.

Nous trouverons le petit chaperon rouge qui est accompagné par les nains, eux-mêmes étant à la recherche du cochon constructeur, dont la maison sera démolie par l’ogre, qui aime la chair fraîche et qui les avale. Un des cochons trouve refuge chez le même Ogre, (ce sont des Ours Ogres) qui rejettent le petit chaperon rouge car elle a mangé leur soupe. Et pas moyen qu’ils comprennent qu’elle n’est pas Boucle d’Or ! Et ainsi de suite, les aventures se continuent avec des apparitions des nains de Blanche Neige et bien d’autres.
C’est un mélange drôle et ingénieux.

Les illustrations, en style BD, sont absolument adorables ! Pleines de vie et d’humour.

Un vrai régal pour toute la famille.

(Dès 6 ans)

Seuil jeunesse : seuiljeunesse

Tu es une exploratrice,
Shahrzad Sharhrjerdi

Dans les décombres d’une maison, dans un pays en guerre, un garçonnet essaie de convaincre sa petite sœur de partir. Et invente un jeu pour l’inciter au départ. Elle est une exploratrice.
Au début la petite fille se prend au jeu, mais peu à peu la fatigue et la faim la découragent. Elle voudrait revenir à la maison.
Son frère, magnifique de patience et de douceur, invente tour à tour de nouvelles aventures pour l’aider à avancer.

Nous voyons les péripéties auxquelles sont soumis les migrants : la longue marche, les bateaux surchargés, le naufrage, avec son corollaire de faim et d’épuisement.
Jusqu’au magnifique moment où la petite fille aide son frère, qui est à bout de force, à se relever.

Le livre est illustré en noir et blanc par Ghazal Fathillahi, avec une grande pudeur et beaucoup de douceur, malgré le sujet si difficile (décombres, bombardements, exode). Les seules notes colorées sont les enfants et la scène finale, dans laquelle la fillette se retrouve dans une classe avec d’autres enfants et décide d’écrire un livre pour raconter ses aventures.
Un livre essentiel à lire avec les enfants pour leur expliquer les problèmes liés à la guerre et aux réfugiés.

(Dès 5 ans)

Alice jeunesse : alice-editions

Bientôt,
Hector Dexet

Cet ouvrage est un véritable délice.
Délice des couleurs, délice des illustrations, pleines de vie et d’entrain et, cerise sur le gâteau, au moyen de tirettes on découvre plein de merveilles.

Des têtards qui se transforment en grenouilles, des glands en châtaigniers, et ainsi de suite, jusqu’au petit poussin, qui deviendra le roi du poulailler !

Les petites cartes que l’on tire sont solides, ce qui est important, car les enfants n’arrêteront pas de les sortir une et autre fois !

(A partir de 2 ans)

Amaterra : Amaterra

Le jour de tous les jours, texte et illustrations Martine Delerm

Dans ce texte doux et poétique, Martine Delerm parle des jours, des jours qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas. Des jours qu’elle énumère pour notre grand plaisir. Des jours sympathiques, gais, ou bien ennuyeux ou tristes. C’est une liste qui peut faire sourire, car il y a des jours spaghetti, ou les jours de bottes et de flaques d’eau, les jours de rhume et de sirop…

Les illustrations à l’aquarelle font partie intégrante du texte, s’entremêlent dans une grande douceur et nous font aimer tous les jours, car chacune a sa saveur.

(Dès 4 ans)

Editions D²eux : editionsdeux

Le grand livre des ogres,
Benoît Debecker

Voici le livre qu’il fallait pour tout savoir sur les ogres. Comment différencier un ogre d’une ogresse, tout savoir sur leur taille et leur poids - bien connus grâce à un squelette découvert dans un champ de betteraves- quels sont leurs goûts, leurs plaisirs et bien sûr, leur art d’accommoder les enfants.
Le texte rempli d’humour ravira les enfants, mais aussi les parents, grâce à son deuxième degré.
Les illustrations sont de la même teneur que le texte : drôles, avec des détails savoureux.

Un livre fort utile pour bien savoir reconnaître un ogre dès qu’on le rencontre.

(Dès 5 ans)

Saltimbanque : saltimbanqueeditions

L’immense petite maison,
Marie Colot

Armande habitait une petite maison, dans laquelle tout était petit, même son cœur. Elle ne sortait pas de chez elle, ne parlait à personne et chassait tous ceux qui osaient venir lui parler.
Mais un jour le toit de la maison s’envola. Des oiseaux, des plantes s’installèrent, un ruisseau se mit à couler, et Armanda découvrit un univers enchanteur.
Jusqu’au moment où elle osa sortir de chez elle et rencontra un gentil garçon qui lui fit découvrir un monde nouveau et surtout l’amitié.

C’est une histoire très tendre, sublimée par les magnifiques illustrations d’Anaïs Brunet, aux couleurs éclatantes, qui fait prendre conscience de l’importance de l’amitié.

(Dès 4 ans)

helium-editions

Bienvenue à notre table,
Laura Mucha et Ed Smith

Voici un album qui fait promener le lecteur à travers les différentes traditions culinaires, à la rencontre des saveurs du monde.
Traité par thèmes, les saveurs, les odeurs, mais aussi les modes de déguster (fourchettes, baguettes, mains…) on voit aussi les aliments fondamentaux de chaque culture, comme le riz et le pain, qui se retrouvent un peu partout mais sous des formes diverses. Les tubercules, les légumes verts, les herbes, les épices et j’en passe, nous éblouissent par la variété des contenus et la profusion de couleurs.
Car les illustrations d’Harriet Lynas, nous mettent l’eau à la bouche !

Une très belle manière d’initier les enfants à la différence, à la diversité de traditions, et au respect des autres.

(Dès 4 ans)

gallimard-jeunesse

Livres adultes

N° 11 janvier 2025

L’approche piklerienne en pouponnière,
sous la direction de Claire Belartent et Miriam Rasse

L’association Pikler-Loczy, dont nous interviewons sa directrice (voir nos entretiens) continue à publier, en partenariat avec Erès, des ouvrages très intéressants sur cette démarche.

Vient de paraître cette nouvelle contribution, à laquelle participent des figures bien connues de cette pédagogie.

Se pose la question de comment réparer ces petits êtres souvent bien abîmés par l’absence de soins, par des maltraitances, par des séparations brutales.
Les différentes contributions soulignent l’importance de l’accueil, de la façon d’organiser la vie en pouponnière pour qu’elle devienne une source d’épanouissement pour ces petits.

Une réflexion qui doit être menée par toute l’équipe, qui adhère à un projet commun ambitieux et exigeant, réfléchi dans les moindres détails, mais en même temps passionnant. Différents témoignages donnent des pistes de travail.

On peut constater, entre autres, que les données cliniques, pédagogiques, pratiques et théoriques qui sont le fruit de la recherche piklerienne, sont en concordance avec les découvertes récentes des neurosciences, par exemple.

La lecture de ce livre par les professionnels est une source de réflexion d’une démarche qui devrait être mieux connue et dont les principes devraient être appliqués dans les lieux de vie du jeune enfant.

Ce qui n’exclut pas les parents, qui pourront réfléchir aussi à des attitudes qu’ils peuvent avoir avec leurs enfants.

editions-eres

Les Fables, Léon Tolstoï

Léon Tolstoï est mondialement connu par ses romans, notamment Anna Karenina, ou Guerre et paix, pour n’en citer que quelques-uns.
Mais il est moins connu en tant que pédagogue. Et pourtant il a créé, dans sa propriété d’Iasnaïa Poliana, en 1859, une école pour les enfants des paysans, avec une conception libertaire de la pédagogie, qui prônait des valeurs comme le végétarisme et la non-violence. Ses méthodes libertaires questionnaient la police tsariste, qui ne les voyait pas d’un bon œil.

Il a parcouru l’Europe pour visiter des écoles et a été déçu par ce qu’il vit en France, entre autres. Le bâton constituerait-il l’essence de la pédagogie ? » écrit-il dans son Journal.
Dans cet esprit il écrit Syllabaire,  une sorte de manuel pour permettre aux enfants d’apprendre dans toutes sortes de domaines…et qui comporte des récits sous forme d’anecdotes, d’adaptations de contes, ainsi que des éléments d’arithmétique, d’histoire.

Il a écrit aussi Les Fables, que les éditions Allia ont eu la bonne idée de publier et qui sont lues encore aujourd’hui par les écoliers russes.

Des textes courts, écrits dans la tradition d’Esope ou La Fontaine, qui mettent souvent en scène des animaux, avec leurs caractéristiques bien connues. Savoureuses, souvent drôles, elles montrent que l’intelligence et la ruse peuvent vaincre la richesse et le pouvoir.

Fables qui peuvent toujours se lire avec un égal bonheur.

editions-allia

Jouer, vibrer, résonner
Musiciens intervenants :
des artistes-pédagogues à l’écoute de leur territoire

Cet ouvrage collectif, écrit par plusieurs responsables d’institutions (CFMI et autres) et coordonné par le Conseil national des CFMI, donne à voir ce travail très riche et souvent méconnu des Dumistes (Diplôme universitaire de musicien intervenant).
Les CFMI (Centres de formation des musiciens intervenants) sont nés en 1983 d’un protocole entre les ministères de l’Education et celui de la Culture. Formation très complète, elle permet d’exercer dans les écoles, mais aussi dans les Conservatoires, avec un cadre d’emploi.

Leurs missions ne se limitent pas à donner des cours dans les écoles, mais vont bien plus loin, essaimant dans tout le territoire, avec des projets souvent très ambitieux.

La lecture de ce livre donne à voir une innombrable quantité d’expériences, qui foisonnent un peu partout, pour ouvrir les publics divers à l’art et à la culture.
Souvent dans des conditions difficiles, quelquefois précaires, ces musiciens pédagogues savent faire preuve de créativité pour développer des projets.

L’ ouvrage fait pénétrer le lecteur dans un univers riche et passionnant, et nous remercions tous ces acteurs de la vie culturelle de ne pas ménager leurs forces pour mener à bien des projets souvent ambitieux.

Une belle iconographie rend la lecture de ces expériences encore plus vivantes.

La rumeur libre éditions

Elèves & maîtresses.
Apprendre et transmettre l’art (1849-1928),
sous la direction de Marion Lagrange et Marie Sotropa

La couverture de l’ouvrage donne le ton, avec une reproduction de L’atelier des femmes de Marie Bashkirtseff, tableau dans lequel elle peint son atelier et ses collègues. Effervescence, attention, échanges, ces femmes sont des artistes à part entière.

Les deux parties qui composent le livre, Apprentissage(s) genré(s) et Transmission(s) au féminin, rendent visibles ces artistes femmes, les relations qu’elles entretiennent avec leurs maîtres, ainsi que la vie des différents ateliers avec des femmes aux rôles divers : élèves, enseignantes, directrices…

L’étude de huit artistes permet de voir, à travers des histoires singulières, parfaitement documentées et contextualisées, différents axes d’investigation.

Que ce soit la transmission, les stratégies mises en œuvre pour une plus grande visibilité, l’accès aux techniques diverses (certaines, comme la miniature étant considérées plus féminines), la participation au Salon, la mixité, sont analysés par le prisme de l’histoire sociale de l’art, entre autres.

Et il est intéressant de voir les différentes approches pédagogiques, allant d’un académisme traditionnel à l’apprentissage auprès d’une communauté d’artistes, les Nabis, par exemple.

L’ouvrage a une très belle iconographie et malgré sa profondeur et son sérieux, est d’une lecture agréable même pour les néophytes.

Il est complété par une bibliographie et une chronologie, fort intéressantes pour se repérer et pouvoir poursuivre les recherches.

Presses universitaires de Bordeaux 

Ecrire comme une abeille.
La littérature jeunesse de la lecture à l’écriture,
Clémentine Beauvais

L’autrice de cet ouvrage, enseignante-chercheuse en littérature jeunesse, s’appuie sur son propre travail d’écriture de romans jeunesse pour délivrer des clés qui permettent l’écriture de livres et albums pour le jeune public.
Rédigé d’une façon claire et d’une lecture agréable, l’ouvrage aborde différentes étapes de la construction d’un livre pour les jeunes, la première étant…apprendre à les lire.

Il peut se lire comme un puzzle, ayant différentes entrées, et on peut le butiner comme une abeille, se poser ici et là.
Selon ses intérêts personnels on ira voir les livres pour bébés, les albums, les romans juniors…

Il ne s’agit pas de donner des recettes mais des pistes de réflexion.
Tous les sujets sont traités, même les plus graves, comme la responsabilité de l’auteur jeunesse, mais la forme est amène.

Clémentine Beauvais parle aussi de ce qui se passe une fois le manuscrit fini : comment le soumettre, se faire éditer, s’autoéditer…

Un gros chapitre propose des ressources diverses : bibliographies d’œuvres, bibliographies d’ouvrages théoriques, index d’autrices et d’auteurs, et d’œuvres.

gallimard-jeunesse

Méditer avec la musique classique,
Gaëlle Piton et Jean-Jacques Griot

Les auteurs, Gaëlle Piton, sophrologue et instructrice en méditation et Jean-Jacques Griot, musicologue et conférencier, ont mis leurs savoirs en commun pour écrire cet ouvrage qui veut être « une expérience immersive, totalement novatrice », convaincus du fait qu’il existe des liens étroits entre ces deux pratiques.

Le livre se décline en exercices, proposés par l’un ou par l’autre des intervenants. Quelquefois c’est la sophrologue qui initie la proposition, rejointe ensuite par des clés d’écoute, d’autres fois c’est l’inverse.

Etant musicienne avec une bonne pratique de la méditation, la lecture de cet ouvrage a soulevé des questions.

Si bien les analyses de monsieur Griot sont pertinentes et fort intéressantes, car il initie le lecteur à une écoute analytique des œuvres, ce qui me pose problème est le fait de les intégrer à un travail de méditation. Car en se polarisant sur l’écoute des éléments proposés, on déplace l’attention vers un objet qui agit comme un paravent. Plutôt que de focaliser l’attention sur ce qui arrive, quelle qu’en soit la provenance, on est pris dans les détails d’un objet unique, la musique et ses évolutions. Excellente pour apprendre à écouter la musique, cette proposition nous semble réductrice par rapport à ce qu’apporte la méditation de la pleine présence que Gaëlle Piton maîtrise totalement.

eyrolles

Itinéraires,
Christian Bourbon

Dans son livre « Itinéraires », Christian Bourbon raconte l’expérience vécue du Mali au nord du Cameroun, où il est allé comme bénévole d’une ONG.
Avec une écriture simple et savoureuse, l’auteur nous fait pénétrer dans ce monde riche de rencontres humaines. Nous partageons avec lui la découverte du monde animiste omniprésent, le désert qui ouvre à la spiritualité et à l’humanisme.
Cette expérience l’a amené à écrire des contes, contes qu’il partage avec des enfants africains et aussi avec des enfants français.
C’est cette expérience qu’il raconte dans la rubrique

Voir l'expérience pédagogique

Editions Bleu Azur christian-bourbon@orange.fr

Revues

N° 11 janvier 2025

Dialogue

Dialogue est la revue trimestrielle du GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle), créé en 1971 et dont nous interviewons le président. Voir nos rencontres.

 La revue « veut susciter l’envie d’écrire et contribue à la diffusion de démarches éducatives, pratiques et théoriques, dans lesquelles les différents savoirs s’articulent et se nourrissent les uns les autres.

Dialogue rend compte de pratiques émancipatrices, fondées sur l’idée que tous les êtres humains sont des chercheurs, des créateurs à part entière. C’est un levier d’action qui permet à chaque auteur d’article, à chaque lecteur d’être dans un processus de réflexion et d’action sur son activité au quotidien.

Dialogue porte une visée positive qui transforme les réussites en véritables pouvoirs d’agir, les controverses en occasions de développement professionnel, personnel, collectif. Elle est un espace commun de travail où s’expriment les regards croisés de femmes et d’hommes, enseignants, formateurs, chercheurs, éducateurs, parents, travailleurs sociaux, militants associatifs, artistes… tous en recherche sur les questions d’éducation. »

Le dernier numéro
Dialogue n° 194
Repenser l’éducation. Commencer par les fins

Ce numéro est le premier d’un cycle de trois qui interroge les différentes visions de l’éducation à venir. Ce premier numéro propose de commencer par les fins pour définir quels sont les buts d’une éducation nouvelle.

Suivront deux numéros : Repenser l’éducation : mettre les contenus en culture et Repenser l’éducation : un peu de méthode.

Des articles très intéressants font état d’un changement de société. En effet, il n’est pas possible d’enseigner comme auparavant, mais ceci ne signifie pas abandonner les idées-phare.

Education qui n’est pas figée et qui se construit tous les jours, avec les élèves, mais aussi dans des constats et réflexions entre adultes.

Emergent d’autres questionnements : l’environnement, la santé, les inégalités sociales qui se creusent de plus en plus, sans oublier la révolution numérique qui permet d’une part une ouverture au monde, mais qui peut être en même temps un facteur d’addiction et d’isolement.

Est proposée aussi une réflexion sur l’actualisation du fameux plan Langevin-Wallon, qui a 80 ans reste d’actualité.
Des notes de lecture d’ouvrages de Philippe Meirieu, Edgar Morin, Laurence de Cock et Irène Pereira donnent des éclairages et des pistes de réflexion.
Ainsi que des témoignages d’ateliers d’écriture, un travail qui met en cause la notion de compétition, en plaçant en avant celle de coopération, entre autres.
La lecture de ce numéro ouvre des perspectives et donne envie de lire les deux numéros suivants qui développeront d’autres aspects de cette recherche.

Dialogue

Éduc’ Freinet

Éduc’ Freinet, anciennement Le nouvel éducateur, est la revue de l’ICEM (Institut coopératif de l’école moderne) pédagogie Freinet qui publie cinq numéros par an, et dont nous interviewons des membres du comité de rédaction. Voir notre rubrique rencontres.

Le dernier numéro, 270, propose un dossier « Le plan de travail adapté à la vie ».

Le plan de travail est un des axes importants de la pédagogie Freinet.

Dans ce numéro il est possible de comprendre ce qu’il est concrètement, son intérêt, les diverses façons de le mettre en place.

Des écrits plus théoriques jouxtent, comme d’habitude dans cette revue, les témoignages d’enseignants, qui rendent compte de leurs expériences, de leurs succès mais aussi de leurs questionnements. « Le plan de travail est un dispositif pédagogique, le plus souvent, sous forme de document papier, par lequel élève et enseignant explicitent un parcours d’apprentissage dans un temps donné. Mais le plus important est de savoir quel est l’objectif du plan de travail : c’est d’abord redonner progressivement du pouvoir à l’enfant sur ses apprentissages. »

Il se construit de commun accord avec l’enfant, s’adapte aux compétences de celui-ci et répond aux besoins, aux questionnements des élèves.

En plus du plan hebdomadaire, Freinet avait un plan de travail mensuel et un autre annuel dans chaque domaine afin que les enfants aient une vision globale des apprentissages.

Certains enseignants constatent que leur mise en place n’est pas toujours aisée, et qu’il faut le faire progressivement, au fur et à mesure que les enfants développent leur autonomie, surtout ceux qui viennent des classes où cette méthode n’ést pas appliquée.

Avec les jeunes enfants, il sera au départ un outil « mémoire ».

D’autres rubriques complètent ce numéro, comme la vie de l’ICEM, la vie des classes, des recensements de livres, des comptes-rendus des groupes de travail, et bien d’autres articles non moins passionnants.

Aux Éditions ICEM
icem-pedagogie-freinet

L’école des parents

L’école des parents est une revue trimestrielle sur la parentalité et l’éducation. Elle donne la parole aux experts et aux acteurs de terrain pour analyser les évolutions de la famille et valoriser les pratiques innovantes.
Chaque numéro propose des analyses pointues, des perspectives pluridisciplinaires et de précieux repères sur les questions de parentalité et d’éducation, un grand entretien avec une personnalité du monde de l’éducation, ainsi qu’un dossier de 30 pages sur un sujet important, entre autres.

Le N° 653 « Autisme, comprendre, accompagner »

propose un dossier extrêmement documenté et passionnant sur ce sujet sensible s’il en est, dans lequel la revue ne prend pas position, mais donne la parole à un grand éventail de professionnels : parents, médecins, chercheurs, personnes autistes elles-mêmes.

La lecture de ce dossier est éclairante, car elle permet de voir des points de vue divers, mais permet aussi de prendre conscience des avancées de la recherche, de l’évolution du regard que la société porte à l’autisme, de l’accompagnement précoce qui se développe de plus en plus, malgré les ratés de l’inclusion pour tous.

Les autres rubriques habituelles sont aussi fortement intéressantes, dont un entretien avec la sociologue Isabelle Coutant et Yvon Atonga, dont le petit frère a été tué lors d’un règlement des comptes, co-auteurs du livre « Petit frère, comprendre les destinées familiales », aux éditions du Seuil. Ils dialoguent pour essayer de comprendre pourquoi dans une fratrie l’un s’en sort et l’autre pas.

Différents articles d’actualité, comme une expérience en crèche « Grandir à l’air libre », un portrait de Mai Lan Chapiron et son travail de prévention de l’inceste, une analyse du film «  En fanfare » par Serge Tisseron, des comptes-rendus d’expériences réalisées par l’EPE dans le territoire, des chroniques de livres pour enfants et adultes, ainsi que des conseils pratiques, font de cette revue un très bon outil pour les parents et tous ceux qui s’intéressent à l’enfant.

Coéditée par la Fnepe (Fédération nationale des Écoles des parents et des éducateurs) et les éditions érès

ecoledesparents
editions-eres.

Vers une éducation nouvelle,
revue des CEMEA

Vers une éducation nouvelle est, depuis 1947, la revue trimestrielle du CEMEA (Centre d’entraînement aux méthodes actives) dont nous interviewons le directeur général. (Voir nos rencontres.)

Revue d’expression pédagogique et politique, VEN s'intéresse à tous les sujets d'éducation qui traversent la société et font le quotidien des acteurs et actrices intervenant dans divers champs et auprès de tous les publics.

Au-delà d’être un espace pour valoriser des idées et des projets, la revue publie des articles sur l'actualité pédagogique, des reportages de terrain, des décryptages et des interviews faisant état des travaux de la recherche et des questions vives en éducation. À chaque numéro, un dossier de 25 pages permet de croiser les réflexions des professionnels de l’éducation, la pédagogie, la recherche, avec pour ambition d'alimenter et de faire avancer les pratiques. 

Le dernier numéro, N° 595, propose un dossier « Ados, garder la connexion ».

Age « difficile » dit-on communément, c’est surtout un âge de grandes mutations, d’élaboration de la personnalité, des choix importants, même fondamentaux. Pour Françoise Dolto, il s’agit d’une « phase de mutation aussi capitale que sont la naissance pour le petit enfant et les quinze premiers jours de la vie ».

Marie-France Zicot remarque que « l’utilisation intensive des réseaux dits “sociaux” a renforcé leur peur de la solitude et du rejet. »

Mais, même si les ados sont hyper connectés, ils ont besoin d’échanges, de contacts, ce qui s’est bien vu pendant le confinement.

A travers des différents témoignages, analyses et reportages, tous passionnants, il est intéressant de voir comment les équipes d’animation qui encadrent les « Accueils collectifs de mineurs » avec des ados, arrivent à travailler, à motiver les jeunes, à participer pleinement à ce qui les entoure.

Pour cela, il faut une équipe à l’écoute, capable de comprendre leurs attentes, leurs contradictions, et qui puisse garantir des espaces de découverte de soi et des autres, loin des jugements de valeurs.

Des articles sur « l’addiction au numérique » permettent une réflexion sur ce sujet si sensible, et donnent des pistes pour aller plus loin.

D’autres rubriques proposent différentes thématiques :

• Une grand entretien avec Philippe Meirieu, que nous interviewons aussi dans ce numéro
• Voir notre rencontre avec Philippe Meirieu.
• le portrait d’une militante.
• la construction des cabanes, de toutes sortes, faisant une part importante à la créativité de chacun.
• une expérience de potager participatif, qui permet la rencontre entre les habitants et les élèves de l’école voisine, autour de la nature, l’écologie, l’environnement.
• des propositions de jeux à faire à l’air libre.
• des actualités diverses,
• bibliographie, propositions de lectures, d’écoutes, de jeux

Une revue très intéressante qui s’inscrit dans le courant de l’éducation nouvelle, ouverte à tous ceux qui œuvrent pour une éducation populaire.

cemea.asso