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Livres enfants

N° 8 mai 2024

Le grand livre des contes,
Jean-Jacques Fdida

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L’auteur, conteur, musicien, metteur en scène et auteur, que nous suivons depuis longtemps, fait un travail remarquable autour des contes traditionnels et la tradition orale.

Dans ce très beau livre, à la couverture dorée, il réunit 27 contes qu’il a collectés, issus de la tradition orale des contes merveilleux.
Il n’y a rien d’édulcoré dans ces histoires. On redécouvre certaines que l’on connaît bien, comme La Belle au bois dormant, le Petit Chaperon rouge, Blanche-Neige, et d’autres moins bien connues.
Mais il y a une unité, de par la langue, langue du conteur, aux tournures quelquefois orales, que l’on prend plaisir à lire à haute voix, et souvent par la rudesse des personnages. Comme dit l’auteur « on ne trouvera pas de loup gentillet ni de sorcière mignonnette »

Juliette Barbanègre illustre le livre avec des gravures à la pointe sèche et rehaussées à l'aquarelle, qui rappellent les gravures de Gustave Doré, dans un style que lui est propre, accompagnent à merveille ces histoires.

(Dès 8 ans)

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Il était une fois…en Bretagne.
Quand Poucet semait des menhirs…
Fanny Cheval

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Ils sont étonnants ces contes bretons, car s’ils fleurent bien la Bretagne, beaucoup de situations nous rappellent des histoires bien connues.
En effet, la thématique des contes est souvent universelle et s’est répandue à travers le monde.

Prenons Cendrillon, par exemple. Née en Chine, 221 ans avant Jésus-Christ, sous le nom de Ye Xian, nous dit l’auteure de l’ouvrage, on la retrouve en Egypte au 1er siècle de notre ère, sous le nom de Rhodopios, en Nouvelle-Angleterre, à Paris où Charles Perrault racontera l’histoire de Cendrillon, telle que nous la connaissons aujourd’hui. Et en Bretagne, dans les collections de Paul Sébillot, elle apparaît sous le nom de Cendrasson.

Mais que ce soit donc Cendrasson, les trois petites poules, Barbe Rouge, Kabellig Ruz (chaperon rouge en breton), et bien d’autres Poucerots, ces versions ont un grand charme et on les lit avec plaisir.

En fin d’ouvrage une bibliographie analytique permet de comprendre les sources.

Les illustrations rendent très bien les ambiances des histoires et certaines ont beaucoup d’humour.

(Dès 7 ans)

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Le conte de l’unique nuit,
par Shéhé-Hazarde l’étourdie,
Arnaud Alméras

Les Mille et une nuits, œuvre emblématique de la littérature arabe, est devenue universelle. C’est l’histoire de Shéhérazade, qui pour éviter d’être tué, comme l’ont été les autres femmes du sultan, lui raconte chaque nuit une histoire, qu’elle ne conclut pas, laissant le sultan en haleine et sauvant ainsi sa vie.

Le conte de l’unique nuit s’en inspire pour créer une nouvelle histoire. Ici le roi décide d’épouser une nouvelle femme chaque jour et de la faire disparaître pendant la nuit.

Une jeune fille, Shéhé-Hazarde, décide de l’épouser et de lui raconter une histoire passionnante, qui s’arrêterait au lever du jour, laissant le roi sur sa faim. Mais notre conteuse, qui raconte une histoire dont apparaissent beaucoup de personnages des contes des mille et une nuits, s’embrouille dans les prénoms des protagonistes et la narration devient compliquée.

Le roi, exténué par l’effort de comprendre, mais ayant envie de connaître la fin, lui laisse la vie sauve pour qu’elle puisse lui raconter la suite. Et il s’endort pendant mille et un jours et mille et une nuits.

Et c’est ainsi que la vie de nombreuses filles a été sauvée.

L’histoire est illustrée par Robin, et a une superbe couverture au fer à dorer.

(Dès 3ans)

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Contes de la balalaïka,
Muriel Bloch

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La grande conteuse et spécialiste de contes Muriel Bloch, a accepté la demande de l’illustratrice Judith Gueyfier qui désirait illustrer des contes russes.
La Russie est un pays riche de traditions populaires et de contes, et c’est donc avec un grand plaisir que la conteuse s’est penchée sur ce magnifique répertoire.

Elle l’a fait aussi car « dans ces temps de guerre et de changement incessant de frontières, le rappel d’une culture populaire d’une telle beauté reste nécessaire et réconfortant ».
Voici donc sept contes, dont le premier, « La joueuse de balalaïka » fait office de prélude et d’épilogue.

C’est l’histoire d’un marchand de fourrures qui part pour affaires et est fait prisonnier en Sibérie.

Sa femme, Hélène, décide de s’habiller en garçon et de parcourir le monde en tant que musicien errant. A chaque étape elle joue de sa balalaïka, et sa musique entraînante fait danser les gens, qui la nourrissent et lui donnent un toit pour la nuit.
S’ensuivent sept contes merveilleux, avec des thèmes allant de la solidarité à la violence, avec des animaux anthropomorphes, des ogres et autres personnages extraordinaires, comme il se doit.

Les histoires nous tiennent en haleine, grâce au talent de la conteuse, qui sait utiliser une langue imagée et savoureuse, dans laquelle se côtoient tendresse, ruse, peur et frissons.
L’illustratrice rend l’ambiance russe vive et colorée, inspirée de l’art populaire russe, avec des intérieurs colorés et vivants. Mais nous découvrons aussi des magnifiques paysages, des étendues enneigées, la steppe ou les montagnes de l’Altaï.

Après tous ces contes, vient le dénouement de « La joueuse de balalaïka » que nous ne dévoilerons pas. Mais…tout est bien qui finit bien.

Merci à ses deux artistes d’offrir un si bel ouvrage et puissent ces contes être un petit caillou sur le chemin de la paix.

(Dès 6 ans)

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Osho Babanesh,
Davide Cali

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Osho Babanesh est un sage auquel les gens viennent poser des questions. Il est connu pour avoir réponse à tout.

Dans ce recueil on aborde trois questions : « L’argent fait-il le bonheur ? » , « Pourquoi fait-on la guerre ? » et « La mort fait-elle peur ? ».

Il y répond par trois histoires savoureuses.

Dans la première il raconte la vie d’un homme riche qui collectionne tout. Il a tout mais il n’est pas heureux, car il lui manque l’amitié.

Dans la seconde on parle d’un roi qui jalouse son voisin, au point de faire la guerre pour lui prendre les petites choses qui font le charme du royaume… Mais, il n’arrive pas à ses fins, car il est trop bête. Absolument savoureux !

La troisième montre comment on peut passer à côté de la vie quand on a peur de tout.

Ce sont des histoires joliment racontées, avec beaucoup d’esprit, qui posent des questions philosophiques avec douceur, et permettent aux enfants (et aussi aux adultes) de réfléchir sur les vraies valeurs.

Les illustrations de Lionel Tarchala sont pleines d’humour et rendent encore plus vivant le récit. Elles sont remplies de petits détails que l’on prend plaisir à examiner.

C’est une très belle production, plaisante à lire et qui peut donner lieu à des échanges parents-enfants.

(Dès 6 ans)

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Plantes intrépides,
Cinq contes pour jeunes pousses,
Fleur Daugey,
illustrations de Chloé du Colombier

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Il est inhabituel d’avoir des contes dans lesquels les plantes sont les héroïnes.

Et c’est le défi qui se sont posées l’autrice et l’illustratrice. «  Revisiter des contes connus et méconnus en donnant le premier rôle à des êtres qui ne sont souvent qu’un décor dans les histoires »
Etant habituées à travailler ensemble, elles ont fait beaucoup de recherches pour trouver des histoires pouvant être remaniées afin de donner aux plantes un rôle central.

Le résultat sont cinq contes qui donnent la parole à cinq plantes originaires de cinq pays différents.

Le Japon avec l’enfant pêche, Madagascar avec un perroquet qui fera découvrir le manioc aux hommes, l’Iran, dans un grand palais où habite Pastèque, la fille du dragon, la Bulgarie avec fraxinelle, une plante guérisseuse venue de l’espace, et le Québec avec Pin blanc qui essaye d’amener la paix.

Ce sont des histoires écrites dans la pure tradition des conteurs, qui sont drôles, émouvantes, et qu’on lit avec un grand plaisir.
Les illustrations, magnifiques, s’inspirent des couleurs utilisées dans l’architecture, l’artisanat de chaque pays.

Avec une grande finesse et beaucoup d’imagination, elles plongent avec bonheur, le lecteur dans l’ambiance de chaque pays.

Une véritable réussite.

(Dès 4 ans)

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Père Castor pour les petits,
une histoire pour chaque soir.

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En lisant cet ouvrage on a envie de devenir petit pour qu’on puisse nous raconter toutes ces délicieuses histoires.

Les histoires du Père Castor ont bercé des générations d’enfants, et nous sommes ravis de les voir rééditées. Ce sont 30 histoires écrites par plusieurs auteurs, quelquefois malicieuses, d’autres fois tendres, mais toujours captivantes.

Quelques-unes sont des réécritures de contes traditionnels, comme Boucle d’or ou le Vilain petit canard, et bien sûr nous retrouvons avec bonheur l’iconique Roule galette.

Les divers illustrateurs, dans des styles différents, nous charment autant les uns que les autres.

En fin d’ouvrage des index par âge, par animaux, par temps de lecture, par thèmes, aideront les parents à faire le choix de lecture de chaque soir.
Et il est certain qu’autant les enfants que leurs parents seront ravis de partager ce moment de bonheur.

(Dès 2 ans)

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La semaine du jardinier heureux,
Nathalie Lété.

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Il est magnifique cet album taille XL !

Dans son jardin, un adorable lapin fait une activité différente chaque jour de la semaine.
Cueillir des fleurs, faire le potager, tondre la pelouse, cueillir les fruits, récolter les trésors du jardin. Pendant le weekend, le samedi il rencontre les animaux du jardin et le dimanche REPOS.

C’est un bel imagier, qui permet aux petits de développer le vocabulaire.
Chaque jour est représenté par une double page. A droite se trouve l’action du jour, à gauche les éléments, avec leurs noms.

Les illustrations sont colorées, éclatantes et charmeront les petits autant que leurs parents.

(A partir de 1 an)

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Vive Charles Perrault et ses contes !
Alice Brière-Haquet

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Voici un livre de petit format qui permet aux enfants, même s’ils ne sont pas de grands lecteurs, de pénétrer dans l’univers et dans l’époque de Perrault.
Car il n’est pas nécessaire de le lire dans l’ordre, chaque page étant conçue comme une thématique en soi, avec des typographies sympathiques, une iconographie et des titres percutants.

Mais à travers toutes ces vignettes, le lecteur se fera une idée de l’écrivain, de l’époque, et connaîtra des anecdotes savoureuses.

Il trouvera, entre autres, les origines des contes, ainsi que son universalité.

Et pour que ce soit plus ludique, des quizz et un jeu de l’oie permettent de tester ses connaissances.

(Dès 8 ans)

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Lettre des îles Baladar,
Jacques Prévert

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Cet album, écrit par Jacques Prévert et illustré par André François, est paru chez Gallimard en 1952.

Sa réédition est une bonne nouvelle, car l’ouvrage est un petit bijou.
Le titre et la couverture font penser à une lettre, tout y est, même le timbre et le cachet de la poste. Quoique le « par avion » devient « par thon » avec l’image d’un poisson.

Mais la comparaison avec une lettre s’arrête là.

S’ensuit une histoire dont le sens est clair : le désir d’appropriation des puissants des richesses naturelles (de l’or) qui existent dans une île méconnue, dans laquelle les habitants vivent heureux une vie simple.
Avec un dénouement qui fait chaud au cœur, et qui n’est pas, hélas, l’habituel. Les habitants font fuir les envahisseurs.
Ceci peut paraître banal, mais ce qui ne l’est pas est la façon dont c’est raconté.
Prévert, comme toujours, nous amuse avec ces jeux de mots, ces doubles sens.

L’ouvrage s’est fait à quatre mains, avec André François, qui a fait les illustrations, dans le même esprit drôle, utilisant des détails absolument farfelus.

Prévert écrivait, François dessinait, ce qui donnait de nouvelles idées d’écriture, et ainsi de suite.

Cette collaboration a fait évoluer le projet initial qui était d’écrire une histoire pour les enfants, ce qu’elle est toujours, pour devenir une œuvre sur la liberté et contre la colonisation.

C’est une magnifique réalisation, à mettre entre toutes les mains. Les adultes s’amuseront souvent avec le deuxième degré que les enfants ne comprendront pas, mais ce qu’ils peuvent comprendre c’est les jeux linguistiques et le message humaniste.

(Dès 6 ans)

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Contes à lire à voix haute,
Felicity Books

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Dans ce recueil, Felicity Brooks fait une adaptation de 10 contes merveilleux bien connus.

Que ce soit Le petit bonhomme de pain d’épices, conte d’Amérique du 19ème siècle, des Fables d’Esope, des collectages des Frères Grimm ou de Charles Perrault et bien d’autres, ces contes ont traversé les temps et sont arrivés dans des versions bien différentes.
Ces adaptations proposent des textes plus courts, racontés avec beaucoup d’allant, avec des onomatopées pour rendre le récit plus vivant.

Le recueil comprend une introduction et des précisions sur l'origine de chaque conte, fort intéressantes.

Les illustrations de Richard Johnson, sont douces et inspirantes, et parsèment le texte avec beaucoup de justesse.

(Dès 4 ans)

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Un dimanche à Kyoto,
Gilles Vigneault

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Quelle bonne idée de rééditer cet album ! Nous l’avions adoré à sa sortie, il y a une vingtaine d’années. Il a eu à l’époque le Coup de cœur de l’Académie Charles Cros, et en le réécoutant, il n’a pas pris une ride.
Pourquoi Un dimanche à Kyoto ? C’est comme cela qui débutent le CD et l’album, par une belle promenade dans cette ville où habite le vieux Jo, un cajun de Louisiane marié à une japonaise. Il joue du banjo, elle du koto. Ils parcourent le monde en donnant des concerts…silencieux.

S’ensuivent 17 chansons, écrites aussi par Gilles Vigneault et interprétées par Garou, Pierre Lapointe, Luc de Larrochellière, Martin Léon, Luce Dufault, Ariane Moffatt et Jessica Vigneault, artistes bien connus de la scène québécoise, variété qui donne un grand relief à ces chansons.

Les textes sont beaux, souvent très poétiques, et même s’ils s’adressent au départ aux enfants, en tant qu’adultes nous nous régalons.

Les accompagnements musicaux sont variés et intelligents, avec une grande diversité d’instruments et quelquefois des percussions étonnantes, comme dans Les trois fils du vieux maltais, avec un superbe paysage sonore, ou dans Avez-vous des sous.

Dans La danse à Saint-Dilon, Martin Léon est époustouflant dans un parler-chanté dit à toute vitesse avec une diction impeccable.

Les illustrations de Stéphane Jorisch sont colorées, douces et imaginatives.

Un QR code permet l’écoute en ligne.

(Dès 3 ans)

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Livres adultes

N° 8 mai 2024

La fabrique des contes,
sous la direction de Federica Tamarozzi

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Cet imposant ouvrage est le catalogue de l’exposition du même nom qui a eu lieu au Musée d’ethnographie de Genève, en 2019.
Faisant un travail approfondi entre les différentes dénominations, mais aussi les différents types de contes, sont donnes plusieurs, suivis d’articles sur divers thèmes qui gravitent autour du sujet, que ce soit le regard de l’ethnologue, du conteur, de l’historien…

L’iconographie est de qualité, ainsi que les illustrations des contes, souvent éblouissantes.

Une superbe mise en page fait de ce magnifique ouvrage une lecture de référence.
Fabrice Melquiot propose huit contes, illustrés par Carll Cneut, Camille Garoche, Kalonji et Lorenzo Mattotti.

Et si vous le pouvez, faites un saut à Genève, ce musée en vaut vraiment la peine !

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Coédition Musée d’ethnographie de Genève/La joie de lire:

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Le tour du monde des contes,
Gilles Bizouerne et Fabienne Morel

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Syros réédite cet ouvrage qui était épuisé, et c’est une bonne chose.
Les conteurs Fabienne Morel et Gilles Bizouerne ont fait un travail très intéressant de mise en miroir des différentes versions d’un même conte, dans cet ouvrage soi-disant pour les enfants.

Mais l’est-il vraiment ? Car même si y se trouvent des contes tout à fait adaptés aux petits, il est en même temps une étude sur différents types de contes.
Parmi la masse énorme de récits collectés à travers le monde par les ethnologues et les folkloristes à partir du 19e siècle, les chercheurs ont en effet découvert qu'un grand nombre d'entre eux étaient comparables : même schéma narratif principal, même fonction symbolique, avec cependant des écarts dans la narration et des écarts de sens d'une richesse étonnante. Ainsi, selon que le récit provient d'Afrique, d'Asie, d'Amérique ou d'Europe, les personnages, les lieux, les événements diffèrent, mais la signification profonde de l'histoire est la même.

L’ouvrage s’articule autour de quatre thématiques : Les trois petits cochons, Les musiciens de Brême, Le lièvre et la tortue et les histoires de Tom Pouce, dans des versions allant de l’Angleterre à la Chine, en passant par la Grèce antique, les Indiens Zuñi, la Tunisie, etc.

Des illustrations de Vanessa Hié, Marion Jeannerot, Charlotte des Ligneris et Rémi Saillard, agrémentent joyeusement l’ouvrage.
En fin d’ouvrage, Nicole Belmont et Josiane Bru donnent un éclairage sur ces contes.
Un tableau des contes situe les quatre contes et leurs variantes.

En bonus anniversaire, un QR code mène à un grand dossier sur le conte : 10 textes passionnants écrits par les plus grands conteurs.

(Parution le 6 juin)

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Le petit chaperon rouge dans la tradition orale, Yvonne Verdier

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L’ethnologue Yvonne Verdier, trop tôt disparue, a mené, entre autres, des recherches sur les versions orales du « Petit Chaperon rouge » , conte bien connu à travers les versions de Perrault et surtout des frères Grimm. Dans celle-ci, l’histoire finit bien, ce qui n’est pas le cas dans d’autres versions.
Beaucoup de variantes de ce conte se retrouvent un peu partout, offrant un champ très intéressant d’analyse à l’auteure de cet ouvrage.

Elle étudie le sens caché des choix offerts à la fillette, comme le fait de choisir entre le chemin des épingles ou celui des aiguilles, qui donne accès à la puberté. Ainsi que le thème du repas, qui n’est pas innocent, la fillette partageant sa grand-mère avec le loup.

Tout ceci peut surprendre le lecteur qui n’a en tête que la version édulcorée de Grimm, dont la morale est qu’il faut être obéissant. En fin d’ouvrage il pourra lire trois versions : nivernaise, tourangelle et du Velay, qui l’éclaireront sur l’analyse fort intéressante de cette autrice.

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L’opéra jeune public,
Theresa Schmitz

Depuis les années 80, les maisons d’opéras ont une programmation jeune public, dont des opéras pour enfants..
L’autrice de cet ouvrage, mène une enquête très approfondie, dans le contexte de l’Europe, traitée sous différents angles, à travers le réseau RESEO.

Comment amener l’opéra au jeune public, qui n’a pas l’habitude ni du style ni des lieux dans lesquels ils sont représentés ? Et surtout, comment amener ce public à l’écoute de la musique contemporaine, qui n’est pas dans leurs habitudes d’écoute ?

Beaucoup de questions se posent, comme le fait de donner à ces œuvres une visée pédagogique ou simplement artistique, ou l’adaptation du répertoire, ainsi que la démocratisation de l’accès à l’opéra pour tous les enfants, entre autres.
Theresa Schmitz fait l’analyse de quatre opéras qui ont été commandés à des compositeurs.

Il s’agit de:

Il est intéressant de voir les questions qui se sont posés les compositeurs, avant la conception de l’œuvre, par rapport aux enfants, à leurs attentes, à leurs connaissances et à leurs goûts.

Du côté des enfants, une enquête très poussée auprès de 600 enfants âgés de 4 à 12 ans a été menée sur la réception des œuvres, enquête qui donne de nombreuses pistes de réflexion.

Elle est agrémentée par des dessins d’enfants, absolument délicieux.

Une réflexion importante est d’établir les différences entre la création lyrique pour enfants et la création d'un opéra pour adultes. Quelles sont ses spécificités ?

En tout cas, la conclusion que l’on peut avoir à la lecture de cet ouvrage, est qu’assister à un opéra est pour les enfants une expérience intéressante, ludique, formatrice, qui peut laisser des traces à condition qu’il y ait un accompagnement adéquat.

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Les lieux d'accueil enfants-parents.
Eclairages, repères et questions,
I. Pillot Péronnet, A. Zambeaux, L. Confais

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Avec cet ouvrage nous pénétrons dans l’intimité des LAEP (Lieux d’accueil parents-enfants) vus par ceux et celles qui y travaillent.

Les autrices, psychologues cliniciennes, travaillent depuis de longues années dans ces lieux, soit comme formatrices, accueillantes, ou coordonnatrices et ont été, chacune de leur côté, à l’initiative de la création des structures.

Structures qui se sont inspirées en grande partie des Maisons vertes de Françoise Dolto.
Elles racontent, avec simplicité et enthousiasme, le travail qui s’y fait, mais aussi les difficultés, les questionnements que se posent les équipes dans cet accueil anonyme, sans jugement, où l’attention est portée principalement sur l’enfant.

L’importance du travail d’équipe, mais aussi la supervision réalisée par les professionnels, indispensables à la bonne marche du lieu, sont abordées d’une façon approfondie mais non pas rébarbative.

Une mise en garde parle du danger de l’uniformisation. Car les organismes financeurs demandent aussi des règles strictes, qui empêchent l’inventivité qui est le propre du fonctionnement de chaque lieu. Il n’est pas possible d’imposer les mêmes normes à tous, sans empêcher la spécificité du projet de chaque lieu, créé et réfléchi par les équipes, avec ses particularites, ses désirs et sa créativité.

La préface de Marie-Nicole Rubio et la postface de Gérard Neyrand, complètent cet ouvrage fort utile pour les professionnels qu’y travaillent déjà dans ces structures, mais aussi pour ceux et celles qui veulent en créer une, ainsi que pour les parents, car il informe tout en ouvrant des pistes de réflexion concrètes et théoriques.

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Revues

N° 8 mai 2024


La grande oreille N° 93

A l’écoute des pierres. (Contes, mythes, légendes)

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La grande oreille est la revue de référence en ce qui concerne les arts de la parole et du récit. Chaque trimestre, une thématique est mise en valeur.

Dans ce numéro il s’agit de pierres, sujet étonnant à première vue. Mais déjà Roger Caillois écrivait en 1974 son ouvrage « La passion des pierres ». Car les pierres sont des témoins silencieux de beaucoup d’histoires, histoires qu’elles peuvent révéler si l’on sait les écouter.

Nous trouvons dans ce numéro, entre autres, le mythe grec de Deucalion et Pyrrha, ainsi que des contes qui parlent de pierres éternelles. Des rites et contes bretons, occitans, polynésiens, chinois….et encore bien d’autres, les uns aussi passionnants que les autres.

Odile Uhlmann-Faliu parle de la pétrification, dans un article fort intéressant. Sans oublier les pierres statues, menhirs, comme celles magnifiques du musée Fenaille, à Rodez, figures anthropomorphiques qui nous émeuvent toujours, malgré les 5000 ans qui nous séparent.

Il y a d’autres pierres, les lithophones, un des premiers instruments de musique de l’humanité, dont parle Emmanuel Dihac, et qui les fait chanter.

Mis à part tout ce formidable dossier sur les pierres, la revue a d’autres rubriques, dont un entretien avec Henri Gouagaud, son fondateur ; le portrait d’une femme, Angélina Duplessix, qui fait partie de la série d’enquêtes de femmes remarquables oubliées, (travail dont parle Claire Pericard, voir son interview), et des rubriques habituelles : du côté des conteurs, chroniques d’ouvrages, informations diverses.

Cette revue est non seulement d’une grande richesse en tant que contenu, mais sa mise en page et son iconographie la rendent extrêmement agréable à lire.

C’est un outil précieux pour tous les amoureux du conte, mais aussi pour les enseignants et, bien sûr, les conteurs et conteuses.

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L’école des parents N°650,
avec un dossier: qui commande à la maison?

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Dans ce numéro il y a, comme toujours, des articles d’une grande qualité.

Un entretien passionnant avec le philosophe Abdennour Bidar, figure intellectuelle de l’islam libéral. Il parle de la charte de la laïcité à l’école, dont il a été un des principaux auteurs, de ses enjeux en ce moment où même le concept de laïcité est complètement dévoyé.

Le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron décortique les mesures proposées par le gouvernement pour lutter contre le harcèlement scolaire. L’empathie ne suffit pas, dit-il.

Christophe Charpiot, psychologue scolaire, raconte la mise en pratique du programme pHARe, contre le harcèlement, dans l’Académie de Lyon.

Le nouveau rapport du Défenseur des droits et du Défenseur des enfants énumère les inégalités qui empêchent ces derniers d’accéder au sport et à la culture. Il propose 30 recommandations pour les réduire, mais aussi prévenir les violences à l’égard des mineurs dans le cadre des activités de loisir.

La rencontre annuelle de l’association Parole d’enfants s’est déroulée au Cnit Forest de la Défense les 4 et 5 décembre. Devant plus de 1 000 professionnels du care, orateurs et oratrices ont disserté sur une thématique délicate à appréhender mais passionnante à explorer.

Un portrait de Baptiste Beaulieu, qui écrit des livres pour les enfants et les adultes, à partir de sa pratique de médecin.

Le dossier « Qui commande à la maison ? » donne la parole à différentes personnalités. Il commence par une interrogation : Pourquoi est-ce si dur d’être parent ? en pointant les évolutions sociales et certains diktats qui laissent les parents désemparés. Entre le laisser faire total et la bienveillance si à la mode, surgissent d’autres voix comme celle de Caroline Goldman qui s’insurge contre l’éducation positive. Comment survivre devant autant d’injonctions ?

David Marcelli, pédopsychiatre et Frédéric Jésu, médecin responsable de structures infanto-juvénile, débattent sur la fonction de la famille. Ils s’interrogent sur le fait de savoir si elle doit être une démocratie.

Et qu’en est-il des violences psychologiques et physiques ? L’historienne Elizabeth Lusset fait une analyse de l’évolution de ces notions à travers le temps.

La pédopsychiatre et sociologue Laelia Benoit, jette un pavé dans la mare : Pourquoi vouloir dominer les enfants ?

Le magistrat honoraire Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du tribunal des enfants de Bobigny (93) réfléchi au fait qu’il faille prendre en compte l’évolution familiale et mettre à jour le droit de la famille.

D’autres dossiers parlent de l’épuisement parental, et Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste connue pour son association Pâtes au beurre, milite pour le soutien des pouvoirs publics aux parents, à la place de les stigmatiser.

Des rubriques pratiques et fort intéressantes complètent ce numéro bien utile pour les parents et les enseignants.

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Féeries, revue numérique.

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Cette revue annuelle, créée en 2003 par Jean-François Perrin, est co-éditée par UGA Éditions et l’Université Bordeaux Montaigne

« Elle se consacre au conte merveilleux, principalement de langue française, du xviie au xixe siècle. Chaque numéro est consacré à un thème et présente un compte rendu de la littérature critique sur le genre. La ligne défendue par la revue est celle d’une approche résolument littéraire. L’histoire du conte merveilleux étant européenne, la revue accueille également des approches comparatistes ».

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Nectart N° 18
Transmettre à tous les âges et dans tous les milieux

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La transmission est un sujet qui nous concerne particulièrement. Dans un long entretien, François Dubet, qui a beaucoup travaillé sur les inégalités sociales et plus particulièrement dans le système éducatif, pointe la discrimination comme un des facteurs principaux de l’injustice, et voit dans l’école une institution qui a le quasi-monopole du tri des individus. Il parle aussi de la prépondérance de plus en plus marquée du style populiste et pense qu’il faut réaffirmer l’idée du contrat social derrière l’état-providence.

Un dossier « Education artistique et culturelle : transmettre à tous les âges et dans tous les milieux sociaux et culturels » parle des démarches de création et d’éducation artistique en ruralité.

Un autre dossier aborde les innombrables questions qui pose le pass Culture, instrument d’action publique au service de l’EAC, ou instrument de consommation?

En ce qui concerne les schémas départementaux des enseignements artistiques, un bilan après vingt ans de leur création constate la difficulté de l’orientation des conservatoires et écoles de musique à une pédagogie plus ouverte à tous et à toutes les formes de musique.
Un constat aussi est que la musique se taille la part du lion, avec 80% des cours proposés, au détriment de la danse et du théâtre, avec un public issu des milieux plus favorisés.

L’expérience du projet Polisson à Bordeaux parle d’un beau projet de collaboration entre des équipes de la petite enfance, celles de la culture des familles et les équipes des musées au sein de la ville, pour amener les tout-petits au musée.

L’EAC permet aussi de nourrir non seulement culturellement, mais aussi politiquement les jeunes, dans une démarche de citoyenneté.

L’article sur les langues est aussi très intéressant, démontrant comment la connaissance des langues, souvent méprisées (langues régionales, langues des familles exilées…) est un formidable outil de développement cognitif et d’ouverture. Et aussi comment la langue évolue, signe de santé.

Dans l’air de temps, le sujet de produire moins de spectacles pour répondre à l’urgence écologique, donne à voir et à réfléchir, (ce qui avait été fait d’une manière très documentée dans le numéro 16 de cette revue), sur une façon intelligente de travailler, avec une relocalisation des activités culturelles, ce qui ne veut pas dire de mettre un terme à la circulation des idées et des esthétiques. Et en « démanagérisant » la culture.

Comme toujours, Nectart est une revue passionnante, et ce numéro l’est en mode spécial pour tous les acteurs de la culture.

nectart


Méthodes, Partitions

Elémentaire, mon cher! (pour chœur d’adolescents),
livret et paroles: Alyssa Landry.
Musique: Thierry Boulanger.

Le CREA ( dont nous dédions notre numéro 4, que vous pouvez voir dans nos archives), publie la partition de cette œuvre qu’il a commandée et représentée il y a quelques années.

Et ce n’est jamais simple d’écrire pour les adolescents, surtout un opéra, plutôt une comédie musicale.

Alyssa Landry a mélangé plusieurs enquêtes de ce cher inspecteur, et s’est appliquée à rendre l’histoire un peu complexe, en adéquation au public d’aujourd’hui, et en même temps suffisamment simple pour qu’elle puisse être compréhensible pour les plus jeunes.

L’ambiance est d’un Londres brumeux du 19ème siècle, en pleine époque victorienne, avec ses rues pavées et ses mystères, dont bien sûr, ce crime à élucider.

Dans le recueil se trouvent 13 chansons, avec accompagnement de piano et dont le niveau de difficulté est affiché par un code, bien utile pour ceux qui veulent les faire travailler.
La musique suit avec intelligence les différentes étapes de l’histoire, avec des moments énergiques et d’autres plus mélancoliques, avec des chansons qui sont à l’unisson, mais aussi d’autres à plusieurs voix.

Sur le site on trouve les partitions complètes pour voix et piano, les textes des chansons, et des vidéos.

Pour le conducteur et les partitions d’orchestre (piano, flûte, sax, clarinette, cor, violon, violoncelle, percussions), il faut s’adresser directement au CREA.

lecrea


Kopop, pièce à cappella en parlé-rythmé
pour ensembles vocaux à deux voix égales ou mixtes.

Texte et musique: Mirtha Pozzi.

kopop_couv

Mirtha Pozzi continue son travail autour des sonorités de la langue, travail dont nous avons parlé lors des chroniques précédentes et qui nous passionne.
Ce sont des formules en parlé-chanté, à deux voix, dans lesquelles les paroles sont issues du mot amate, qui est un papier fabriqué et utilisé dans les cultures méso-américaines, précolombiennes. D’autres mots dans des langues vernaculaires (náhuatl ou maya), sont utilisés comme toujours chez les lettristes, dont Mirtha s’inspire, pour leur sonorité et non pas pour leur sens.

Des propositions de jeux avec les mots, en introduction, peuvent aider ensuite à la mise en place, une fois que les mots ont été « dégustés ».

Du point pédagogique, il est certain que c’est une pièce qui pourra être travaillée par les professeurs de formation musicale, car les rythmes, qui sont assez simples, avec quelques « pièges » permettront un travail intéressant. Ensuite vient la mise en place des deux voix, ce qui est un travail formateur.

Ce qui nous semble très intéressant est la proposition d’improvisation à partir des sonorités du papier.

D’abord des recherches sons-gestes, et ensuite le fait de mettre ensemble la partie vocale avec la partie instrumentale (papier), ce qui donnera à chaque interprétation une couleur propre.
Donc, avis aux professeurs de formation musicale et aux chefs de chœur : A vos papiers !

Editions A cœur joie
editionsacoeurjoie



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