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ENFANCE, CULTURE, MUSIQUE & PEDAGOGIE

Expériences pédagogiques


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« Atelier de musique expérimentale et improvisée »
avec les structures sonores Baschet.

Cet atelier pour adultes, organisé par l’association « Structures sonores Baschet » a lieu le dernier samedi de chaque mois dans l'atelier de Bernard Baschet à Saint-Michel-sur-Orge.

Il est ouvert à tous ceux qui veulent explorer, expérimenter, imaginer, mettre en pratique les Structures Sonores Baschet, jouer avec d’autres.

Le samedi 28 septembre j’ai donc assisté à un de ces ateliers mensuels, dans ce lieu magnifique, dont je parle aussi dans

L’interview à son président

Huit participants, dont deux venaient pour la première fois, se sont retrouvés pendant 3 heures, qui sont devenues plutôt 3h30, pour partager, dans une ambiance cordiale, ce moment musical et créatif, conduits par Justin Beauval.

Première proposition

A

Pour commencer, on rentre tous ensemble dans l’espace de jeu, dans lequel chacun choisit une structure. La règle est de jouer chacun son tour, sans qu’il soit donné un ordre particulier. C’est par la connivence dans le groupe qu’on se communique qui joue et qui ne joue pas, le but étant de n’avoir à chaque fois qu’une seule personne qui joue.

Pour ceux qui ne connaissent pas les structures, il y a quelques recommandations : ne pas taper dans les tôles, car elles gardent la mémoire des coups ; ne pas taper sur les tiges en verre. Pour jouer, il y a une sélection de percuteurs, mais on peut le faire aussi avec des objets, les mains, des archets.

En ce qui concerne le film, cette séquence est difficile à filmer, car les sons viennent de partout, sans que je le sache à l’avance, et souvent sont très courts.

Discussion

Après le jeu, une petite discussion permet d’entendre le ressenti de chacun.

Un participant trouve cette consigne très difficile.
« C’est insupportable d’être dans un groupe et de ne pas jouer ».
D’autres trouvent, par contre, ce jeu très agréable.

Julien reconnaît que c’est difficile, mais que le groupe est capable de le faire.
« Bien sûr », dit le premier, « c’est facile de ne rien faire ».
« Être à l’écoute des autres n’est pas ne rien faire », signale une participante.

B

On refait la même proposition. Pour cela, on choisit une autre structure, le but étant d’investir ensemble l’espace de son, en tant que groupe, en essayant vraiment de donner une intention sans le dire avec des mots. Chaque instrument joue tout seul, le relais se fait par la connivence du groupe.

Discussion

« J’ai beaucoup aimé le travail sur l’écoute, ça me met dans un état méditatif ».

Certains acquiescent, d’autres pas, ce qui est normal, tout le monde, heureusement, ne ressent pas les mêmes sensations.

« C’est intéressant, on avait un état d’alerte par rapport au geste, au son, à la durée ».

« Il y avait des surprises, des sons inconnus, pas noyés dans la masse et que du coup l’on découvre ».

La personne qui ne supportait pas de ne pas jouer.

« Je me suis construit dans des espaces d’impro sur des grilles, le jazz, c’est des moments où l’on cherche ensemble, mais je crois que j’aime ça aussi. Chaque fois que j’entendais quelqu’un jouer, j’avais envie d’y aller. Ca se rapproche plus de ce que je fais en jouant à partir du travail d’un peintre. J’assimile la peinture en tant que vibration. On sépare les couleurs, au moins je le ressens ainsi ». « On sépare ou on fait moins parler ? » dit quelqu’un.

« J’ai bien apprécié quand il y avait un silence entre deux instruments. On entendait la résonance, il y avait un blanc et l’autre pouvait répartir ».

« Comme on est nombreux, il est difficile d’entendre ce silence-là, car selon la distance on entend plus ou moins la résonance, mais c’était super quand on pouvait aller au bout du son ».

Deuxième proposition

Mélanger les couleurs.

On joue exclusivement avec des balles de ping-pong, en explorant librement les différentes possibilités, les gestes sur plusieurs instruments.

Discussion

« Est-ce que vous avez trouvé un son, un geste qui vous intéresse en mode spécial ? »,
demande Justin

Il propose de faire un jeu d’accumulation.

  Vous avez trouvé plusieurs gestes avec les balles dans la même structure. Utilisez un ou deux de ces gestes. Le but est de trier vos gestes.

On rentre un par un dans l’espace de jeu. Une personne commence, utilise un même geste qu’elle garde, et un par un chacun s’ajoute, en gardant le même geste, ce qui produit une accumulation. A la deuxième phrase, tout le monde change de geste.

Ils recommencent une deuxième version.

Discussion

« On n’écoute pas les autres, mais on est dans la masse sonore » .

Justin :
"Pour moi, il y avait de l’écoute. Au bout d’un moment, le mélange des sons se densifie, s’accélère, ensuite se raréfie, il y a des questions- réponses qui se sont mises en place, ce qui ne peut pas se faire sans écoute. "

« Il y a une écoute dont on n’a pas forcément conscience » .

« Dans la partie découverte il y avait des balles partout et visuellement c’était chouette. on s’amusait bien ».

« On essaie de diriger la trajectoire de la balle, mais quand elle ne fait pas ce qu’on veut, ça rythme le jeu, c’est l’aléatoire qui prend la place ».

« Les balles donnent des sons légers, avec un côté rebondissement ».

Troisième proposition

Contraste entre la légèreté des balles et d’autres percuteurs plus lourds.

Chaque personne a une balle et un percuteur. Chacun choisit une structure et tous commencent à jour, un par un, avec des balles. Dès que l’on constate que tout le monde joue, on passe aux percuteurs, et ensuite on passe aux balles.

Le passage de l’un à l’autre se fait avec la synergie du groupe.

Discussion

« Il y a comme des vases communicants, les atmosphères étaient diverses, avec une grande qualité d’écoute ».

« Si on avait voulu faire une entrée et sortie progressive c’est difficile de savoir si tout le monde est rentré, on ne sait pas combien de gens restent. Je pensais qu’on allait finir par forte, mais on a fini comme d’habitude piano, on a du mal à faire le contraire ».

« Même si tout le monde ne jouait pas avec le même percuteur, c’est l’ambiance générale qui compte ».

« Il y avait des vagues, des tuilages ».

« Et ça permet d’essayer des nouveaux gestes, de s’amuser ».

« A ce niveau d’écoute on est ouvert à d’autres perspectives ».

Quatrième proposition

Comme on a fait beaucoup dans la légèreté, je vous propose d’utiliser des nuances plus fortes.

Vous êtes complètement libres, la seule contrainte est de passer par la nuance fort, mais sans être obligé d’y rester.

L’improvisation a duré 35 minutes avec une fin d’une extrême douceur.

A la suite, les participants étaient dans les nuages, incapables de parler.
On s’est séparés sur cette sensation de bonheur.

Pour participer à ces ateliers, qui ont lieu une fois par mois, la seule condition est d’être adhérent.e de l’association (l’adhésion peut se faire sur place le jour même) et de confirmer votre présence par mail à mediation@baschet.org.

Site: baschet



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