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ENFANCE, CULTURE, MUSIQUE & PEDAGOGIE

Expériences pédagogiques


Nos archives

Numéro 1 : Poésie, musique et arts plastiques / 06-2023

Numéro 2 : Le chant prénatal / 07-2023

Numéro 3 : Les techniques corporelles pour les musiciens / 08-2023

Numéro 4 : Focus sur le Créa,
Centre de création vocale et scénique d’Aulnay-sous-bois / 09-2023

Numéro 5 11 23 : Musique, arts et handicap

Numéro 6 : Focus autour de l’édition jeunesse / 01-2024

Numéro 7 : Les femmes et la musique

Numéro 8 : Le conte dans toute sa diversité / 05-2024


Imma Santacreu

Née à Barcelone, où elle a obtenu les premiers prix de piano, musique de chambre, accompagnement et pédagogie au Conservatoire supérieur de musique de Barcelone, Imma Santacreu s’est perfectionnée ensuite au CRR de Versailles, où elle obtient les Prix de perfectionnement de piano et de musique de chambre.

Depuis 2002, elle développe son activité artistique à Paris, où elle s'ouvre à la musique contemporaine expérimentale et à l'improvisation libre.

Elle est professeure titulaire de piano et d'improvisation au Conservatoire Henri Dutilleux de Maisons-Alfort (Paris). Depuis 2017, elle est également professeure de piano du stage international de musique Pirineos Junior de Canfranc (Espagne).

Elle nous raconte son expérience de l’improvisation auprès de ses élèves.

Bonjour Imma,
Vous êtes pianiste et professeure au Conservatoire de musique, danse et art dramatique de Maisons-Alfort, dans lequel vous avez créé une classe d’improvisation.
Que représente pour vous l’improvisation  et comment y êtes-vous arrivée ?

Dans mon cas, l'improvisation est le fruit d'un long processus, d'un parcours qui amalgame plusieurs expériences dans des champs variés.

Le plus curieux, c'est qu’à la base, je n'ai pas été de nature à improviser, mais j'étais toujours curieuse et très ouverte à la musique de création, dite contemporaine. Tout en partant d'un besoin concret, il se trouve que maintenant je ne conçois pas ma vie de pédagogue et d'interprète sans cet élément-clé, l'improvisation.

J'ai commencé à travailler au Conservatoire de Maisons-Alfort il y a presque vingt ans comme pianiste accompagnatrice de danse classique, activité que j'ai faite pendant des longues années, avant de me consacrer à l'enseignement du piano et de l'improvisation. En faisant l'accompagnement de danse, j'étais en permanence à la recherche des œuvres pour enrichir les cours. À un moment donné, j'ai commencé à faire de petites modifications sur les œuvres du répertoire que je jouais. Je modifiais la mélodie, j'utilisais des enchaînements harmoniques comme base des nouvelles structures. Progressivement, je me sentais de plus en plus rassurée, jusqu'à ce que je commence à jouer des pièces que j'inventais sur le coup, et je prenais de plus en plus de confiance. Au début je le faisais surtout dans les moments où je sentais une plus grande liberté, comme dans les exercices des pliés, la jambe sur la barre ou dans les échauffements. Puis j'accompagnais presque tous les exercices par des œuvres improvisées, et curieusement elles étaient plus adaptées à la danse car je pouvais regarder davantage les danseurs pendant le jeu au piano et vivre le mouvement de tout près. À ce moment-là j'ai commencé à m'amuser énormément !

La première conclusion que j’ai tirée, c'est que l'on peut commencer à improviser sans beaucoup d'ambition, mais en partant de petites variations toutes simples, en prenant confiance, jusqu'à l'étape suivante.

Au même temps, je développais mon activité de pianiste en étant de plus en plus attirée par le répertoire du XX-XXI siècles, avec la création de nombreuses œuvres contemporaines. Ces dernières années, le travail de recherche dans le domaine de la création et le duo d'improvisation avec mon conjoint, le compositeur Hector Parra, a été un élément-clé dans ce parcours, et que je développe également avec la pianiste Karibay Narváez.

Je sentais de plus en plus le besoin de réunir ces deux champs, le corps et la musique, avec ses flux d'énergies, les accents, les élans... jusqu'au point que dans ma tête, au lieu de voir des doigts jouer, je voyais des corps en mouvement.

Voici un exemple de spectacle de fin d’année au Théâtre C. Debussy de Maisons-Alfort avec les classes d’improvisation de musique et danse contemporaine inspirées du Prélude de l’après-midi d’un faune de C. Debussy (2024) et du travail chorégraphique de V. Nijinsky

Cette improvisation collective de danse contemporaine et musique avait comme fil conducteur cette œuvre magnifique de Debussy pour orchestre. Avec mes collègues Jeanne Pérez et Ayumi Sunazaki nous avons travaillé d'une manière très étroite. Jeanne nous a donné beaucoup d'informations concernant la chorégraphie qui avait été réalisée par V.Nijinsky et  le changement de paradigme qui a supposé son travail.

Au même temps, avec les élèves d'improvisation nous avons construit une structure qui prend en compte l'œuvre de Debussy, avec la dualité humain-faune. Quelque part, pour nous le côté humain était le clavier et le côté animal était ce qui se passait aux cordes, par la manipulation avec des plectres, sons étouffés avec les mains, et par des sonorités plus sèches, avec moins de pédale. Nous avons incorporé beaucoup de sons produits par des instruments à percussion, comme bols tibétains, clochettes, crotales, güiros, pour donner plus d'accents. Les idées musicales les plus marquantes ont été réalisées par les propres élèves. Les jeunes musiciennes ont tout suite entré dans l'univers de Debussy en apportant leur touche personnelle.

Ma directrice de l’époque, Pura Penichet, a su voir en moi cette graine et a eu une vision à long terme, en me proposant de faire plusieurs formations sur l'improvisation libre, la pédagogie de l'improvisation pour plusieurs pianistes, le jeu vocal, etc., avec l'idée en tête d'ouvrir une classe d'improvisation au sein du conservatoire. En quelque sorte elle a fait une chose que je trouve vitale quand on dirige ou on enseigne, c'est de détecter un potentiel, l'accompagner dans son parcours, lui faire confiance et offrir le cadre nécessaire pour qu'il se développe.

En 2016 on a créé la classe d'improvisation au conservatoire, qu'on a appelée au début cours de piano collectif, et qui est maintenant l'atelier d'improvisation, multi-instrumental en lien avec la danse contemporaine.

Vous travaillez l’improvisation libre pendant vos cours d’instrument et aussi dans des groupes avec d’autres instrumentistes. Pourquoi ce choix ?

Avant de développer l'improvisation dans mon enseignement, je me rendais compte qu'il manquait quelque chose qui permette aux élèves de libérer leur jeu et de faire sortir leur personnalité musicale, d’avoir plus de confiance en eux et plus d’autonomie.

Voici un exemple d’improvisation dans ma classe d’instrument, avec Jade (5 ans) et sa sœur Anaëlle à la flûte, sur la pièce Drakkar du recueil Scherzando (Ed.Boileau). Au tout début on a joué la pièce telle quelle, pour ensuite continuer en improvisation de plus en plus libre. Le jeu de Jade devient très organique, tout son corps entre en résonance avec la musique.

Un autre exemple avec le petit Kenzo (4 ans), un de mes élèves du stage Pirineos Junior de Canfranc. Au début de l’improvisation il était plus réservé musicalement, et au fur et à mesure que l’improvisation avançait, il a pris de plus en plus d’initiatives, de la confiance, il était plus à fond dans son jeu.

Pour les élèves de tout âge, j’ai constaté qu'il suffit de mettre la partition de côté et de se mettre à jouer avec l'élève en improvisation libre, et l'élève se centre sur le son, sur le geste, sur l'expression, sur l'écoute de l'autre. Il arrive à acquérir un état de disponibilité, de concentration, contrairement à l’état de peur ou d'angoisse des fausses notes ou des erreurs. À ce moment l'élève peut reprendre sa partition et recommencer sur des bases plus fertiles, et rendre le travail productif.

Souvent on pense qu’improviser c’est faire un peu n’importe quoi. Que demandez-vous à vos élèves ?

Je pense souvent à l'image d'un enfant qui fait de la pâte à modeler. Au début on travaille la pâte, on prépare le terrain, on a une idée de ce qu'on aimerait faire mais on ne sait pas exactement quel va être le résultat final. Il faut se donner le temps, et petit à petit des structures surgissent naturellement, avec entraînement. Le professeur est un élément vital, car ses commentaires vont être d'une grande importance, mais souvent, et plus encore, ses silences attentifs, en accompagnant l'élève, en l'aidant à retrouver son chemin sans imposer son propre goût esthétique. Je pense à Nadia Boulanger qui a eu comme élèves des compositeurs célèbres avec des esthétiques bien différentes.

Yasmine (15 ans) et Louis (10 ans), en improvisation libre à 4 mains

Dans cette improvisation il n’y avait pas de consignes, ni de thème ni de structure, juste jouer dans l'instant présent. Ce qui est extraordinaire c'est comment deux élèves d'âges et de niveaux si différents ont une si belle entente et écoute.

Pour les enfants il est important de donner un contexte ou des sources d'inspiration : visuelles (peinture, architecture, images de la nature ou de la vie qui nous entoure, des extraits de film...), sensorielles (textures d'objets, mouvement de la danse...), littéraires (contes, histoires, poésies) etc. On définit aussi des éléments de contrainte, qu'ils soient mélodiques (certaines combinaisons de notes ou d'intervalles), rythmiques (soit avec l'instrument, avec des instruments à percussion ou avec le propre corps) ou d'architecture musicale. Dans ce sens, la classe d'improvisation dévient un outil majeur dans l'appropriation du langage musical.

Je travaille aussi la relation musique et peinture dans des séances d’improvisation.

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Dans une première étape, des élèves improvisaient aux pianos, en créant trois moments bien différenciés, pendant que d’autres dessinaient en suivant l’énergie et le geste musical des musiciens.

Puis, on a inversé les rôles, cette peinture est devenue une partition, une structure sur laquelle créer une improvisation collective qui allait être jouée au théâtre lors du concert de fin d’année. Cette peinture a été montrée sur scène. Dès le départ j’ai défini une structure en trois parties, que les élèves ont développée de la manière suivante : un premier dessin avec une densité de petits points, qui a suggéré de sons en staccato, détachés, vifs et joyeux, puis un dessin plus dense et chaotique, pour finir avec un dessin plus régulier avec des zones de couleur allant du jaune lumineux au noir foncé.

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Dans ce travail, il est important de développer la qualité de l'écoute. Lors des cours, ça m'arrive de faire recommencer plusieurs fois une improvisation collective afin de commencer dans un silence absolu, ou de faire arrêter s'il n’y a pas une attitude d'écoute jusqu'à la fin de l'improvisation. On fait donc attention à l'attitude, soit corporelle (position du corps, attitude active) comme de respect envers le groupe. Les valeurs de la classe d'improvisation ne doivent pas être différentes de celles d'un orchestre. Dans ce sens, c'est une école pour la vie.

Exemple d'improvisation collective sur un extrait du film Dinosaure.

Lors de cette improvisation collective nous avons  structuré l'extrait du film en plusieurs parties : dans un premier temps les lémuriens sautent sur les arbres de la forêt en s'amusant. Nous avons cherché un début léger et pétillant, avec le tempo et l'énergie des personnages. Tout suite après, nous avons un grand espace, un arbre géant, et tout se calme avant la tempête. Les météorites apparaissent au loin et commence la partie la plus brutale de l'histoire, avec le déchainement d'explosions, avec des clusters puissants et une rythmique qui suit de tout près la cadence, ses impacts. La dernière séquence se passe dans l'eau, avec le développement d'une texture musicale plus abstraite et calme.

Pour créer ses textures musicales, les élèves ont pris en compte les changements de densité des images (forêt épaisse ou grand arbre isolé, nombre de météorites qui tombent), le changement de mouvement (déplacements des lémuriens, les pas lents ou accélérés des dinosaures), le changement de plan ou d'échelle (la présence du grand arbre au premier plan ou la pluie de météorites, qui approchent la terre).

Exemple d'improvisation collective sur le film The Skeleton Danse, utilisant des instruments à percussion et les cordes du piano, avec les pianistes et flûtistes, en binôme avec ma collègue Ayumi Sunazaki, professeur de flûte.

Les élèves ont réalisé un travail très approfondi d’écoute et d’observation et de ressenti des rythmes et de la gestuelle proposée par les images, en tenant compte aussi de l’élément de proximité, de légèreté, de force, d’humeur, de spécificité des personnages, etc.

J'insiste beaucoup sur l'idée qu'il n’y a pas de fausses notes ou d'erreur, mais qu'il faut aller au bout de son intention musicale, d'aller aux limites de l'expression et du geste musical.

Une note inattendue dans l’improvisation, que l'élève pourrait considérer une fausse note, peut devenir l'origine d’un nouveau cheminement musical, d’une nouvelle texture. On peut intégrer cet élément fruit de l’inattendu, en lui donnant un sens musical.

Une nouvelle proposition musicale donnée par un élève, comme une sonorité plus sèche, un élément rythmique nouveau, des accords ou clusters dans un registre concret peuvent avoir des issues très différentes. Les autres musiciens vont ressentir soit le besoin de la suivre, soit de l’ignorer ou de s'y opposer musicalement.

Vous m’avez dit avoir fait des concerts participatifs.

Avec les classes d'improvisation, nous avons développé également les concerts où le public est invité à participer de manière active. Lors du concert intitulé « Le vent d'automne », dessins et improvisations pour piano et flûte au Centre Culturel Charentonneau de Maisons-Alfort, et qui faisait partie d'une série de concerts dédiés aux arbres, nous avons disposé le public autour des tables, avec des éléments issus de la nature tels que des branches, des feuilles sèches, des récipients contenant du riz, des fruits secs, des noix dans son filet et des instruments fabriqués par les élèves avec des boîtes en carton, des cailloux, etc.

Au fond de la salle nous avons disposé également de longues tables avec de grandes feuilles de papier pour dessiner ou faire des collages avec les feuilles, pour ceux qui avaient envie de s'exprimer à travers de la peinture, inspirés par les improvisations des élèves.

Avec ses éléments de la nature, une des improvisations était réalisée par le public. Pour le faire, nous avons trouvé l’inspiration en imaginant la vie d'un arbre, avec ses racines, ses branches et ses feuilles, avec les petites bestioles qui l'habitent, tout imaginant le mouvement des feuilles créé par le vent. Avec ma collègue Ayumi nous avons dirigé le public comme s'il s'agissait d'un orchestre, modulant les textures, créant des moments d'expansion sonore et des moments de silence, d'ordre et de chaos.

Ces images correspondent aux dessins réalisés par le public pendant le concert, et ont été exposées dans la Médiathèque et dans des salles du Conservatoire.

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Vous utilisez les extended techniques pour vos improvisations en concert et avec vos élèves. Expliquez-nous en quoi consistent elles et pourquoi ce choix ?

Les extended techniques sont un ensemble de techniques non-conventionnelles pour jouer de l'instrument afin d'enrichir sa palette sonore et expressive. Les élèves et moi-même utilisons le clavier et la harpe du piano (la partie où se trouvent les cordes et son soutien métallique), manipulant l'instrument soit avec les mains (on peut faire glisser les doigts, pincer, gratter ou étouffer les cordes...), soit avec des objets multiples (baguettes, plectres, etc.). Le son devient le cœur du discours musical, considéré comme timbre et comme texture.

J’ai toujours été attiré par la capacité qui a le piano de créer des sons extraordinaires, et la partie des cordes a attiré toute suite mon attention. Avec le compositeur Hèctor Parra nous avons énormément collaboré, et nous avons incorporé dans notre langage artistique, dans la conception de pièces à partir de nos improvisations, toute une sorte d’objets de la vie quotidienne, comme brosses à cheveux, bouts de chambre à air pour vélo, peignes en plastique, cuillères à dessert, toupies, pinceaux, klaxons de vélo, balles de ping-pong, etc. Ces éléments de la vie quotidienne produisent une transformation du son et nous ouvrent une palette sonore très riche et surprenante. Cela développe énormément l’écoute, et enrichit la qualité de jeu dans le répertoire plus classique.

Notre livre L’Univers à portée de main (Ed. Boileau) est basé sur cette idée de transformer le son, justement au moment où on va aller de l’humain vers le monde inconnu des étoiles et des mystères de la vie. On donne aussi des idées pour développer l’improvisation à partir des matériaux donnés. Si on ne dispose pas d’un piano à queue, certains éléments qui sont proposés aux cordes peuvent être joués par des instruments à percussion ou objets en dehors de l’instrument, ou par d’autres instruments. Un glissando aux cordes peut être un son éolien à la flûte, un pizzicato aux cordes peut être joué par des cloches ou pizzicato d’un autre instrument à cordes, par exemple. Dans ce sens elle reste une œuvre ouverte à l’expérimentation des élèves et professeurs.

Ce qui est aussi intéressant dans les extended techniques, c’est qu’on prend des responsabilités. Il faut expliquer aux élèves comment prendre soin de l’instrument, les précautions à prendre quand on touche la partie des cordes. Je pense que ce travail responsabilise plus les élèves, sous la surveillance du professeur, et la connaissance de l’instrument devient plus complète et vivante.

Voici un exemple d’improvisation collective avec des extended techniques.

Quels sont les apports de l’improvisation pour le développement des élèves ?

Le constat est spectaculaire. Les élèves gagnent en confiance, donc ils sont toute suite beaucoup plus motivés et restent plus longtemps à faire de la musique. Le jeu se libère, s'enrichit, ils ont une attitude plus engagée et une meilleure maîtrise de soi. Ils développent aussi leur imagination et un idéal du son.

Mais tous les élèves ne sont pas prêts à accepter ce défi, et l'improvisation ne convient pas à tout le monde. Dans ce sens, je pense qu'il ne faut pas imposer cette démarche, qui à mon avis doit rester un choix personnel.

Quels sont les apports de l'improvisation sur les enseignants?

Dans mon cas, et je peux aussi parler pour mes collègues Ayumi Sunazaki et Jeanne Pérez, avec qui je travaille en équipe, l'improvisation nous a changé notre vision de l'enseignement, l'a rendu plus vivant et cela devient un outil de travail que l'on peut activer en tout moment pour le développement de l'élève.

Je crois énormément au potentiel de la musique et de l'improvisation dans l'enseignement, qui devrait s'instaurer plus fortement dans les écoles. Je suis persuadée qu'on améliorerait les compétences en langue, mathématiques, en comportement…

Voici quelques exemples d’utilisation de partitions :

Pour le début de l'improvisation collective des Dinosaures les élèves se sont basés en la texture de la pièce Fent el mico (En faisant le singe ? Haciendo el mono en espagnol... ) de Tània Parra. La basse jouée par la main gauche introduit un rythme qui suit les pas du dinosaure, et la mélodie en syncope et les accords en staccato dans les aigus, comme de clochettes, apportent une fraîcheur qui illustre bien le mouvement nerveux et dynamique des lémuriens. Ce matériel de base sera modifié au fil des cours. Dans une improvisation, il est intéressant le mélange d'ordre et de chaos, tel comme on trouvera pendant l'épisode de la chute des météorites.

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"Le jardin de l'Empereur (Scherzando vol.2 de J.Alfaràs )" est une pièce que nous pouvons proposer pour initier des séances d'improvisation, avec des éléments très définis et un contexte qui inspire, comme est le fait d'inventer une mélodie pour une fleur. J'ai proposé aux élèves de donner un nom à chaque fleur, afin de mieux exprimer ces émotions.

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Dans cet extrait d'"Origines de l'Univers à portée de main" nous trouvons le concept d'improvisation avec des éléments situés dans les boîtes, où les notes situées à l'intérieur sont jouées en pinçant les cordes avec les doigts (pizzicato) et aux touches avec des notes dans les aigus. Les notes indiquées dans ces boîtes doivent se jouer librement, dans l'ordre que chaque pianiste (ou instrumentiste) souhaite. Elles symbolisent les molécules d'ADN, donc tout petit changement ou mutation (une note qui apparaît par accident) peut s'avérer importante pour le déroulement de la pièce...et pour l'évolution des espèces.

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L’eau
Il s’agit d’un dessin/schéma créé par trois élèves pour réaliser une improvisation. La consigne était de trouver un langage/graphisme pour exprimer leurs idées musicales. Dans leur dessin il y a des indications d’articulation, s’il y a ou pas l’utilisation des cordes du piano, et des éléments descriptifs de la nature.

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La forêt de Brahmar
C’est le titre du conte inventé par les élèves en partant d’une petite composition qu’ils ont créé et écrit sur le tableau. Chaque élève a créé une partie. Au moment de jouer cette invention, tant les musiciens comme les narrateurs avaient la liberté de développer ces idées de base, de prolonger certaines textures musicales ou de décrire de manière plus approfondie les actions du texte.

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Voici quelques recueils utilisés pour les cours d’improvisation :

"L'univers à portée de main", Hèctor Parra, Imma Santacreu, Tània Parra (Ed. Boileau)
Voir notre chronique

"Pianolude", (2 vol avec CD) Martine Joste et autres, Ed.Van de Velde
Voir notre entretien avec Martine Joste

"Voyages improvisés", Valérie Guerin-Descouturelle & Annick Chartreux, ed Van de Velde.

"Scherzando" de Joan Alfaràs vol.1 et 2 d’Editions Boileau
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"Les contes musicaux de Tània Parra" pour piano, saxophone et hautbois (Ed.Boileau), bientôt en version française.
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Numéro 4 : Focus sur le Créa,
Centre de création vocale et scénique d’Aulnay-sous-bois / 09-2023

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