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ENFANCE, CULTURE, MUSIQUE & PEDAGOGIE

Expériences pédagogiques


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Conseil communal des jeunes (CCJ)

Dans le cadre de l’interview avec Christophe Moullé, président de l’association Janusz Korczak, (voir l’interview) celui-ci a parlé, entre autres, de son travail dans lequel il utilise cette pédagogie et m’a invité à assister à un Conseil communal des jeunes (CCJ) qui est une des activités du CLAVIM.

Si bien ce dispositif existe maintenant dans beaucoup de villes, avec des jeunes qui sont élus, la particularité de celui d’Issy-les-Moulineaux est qu’il s’organise sur la base du volontariat.

L’équipe d’animateurs du CCJ accompagne les jeunes dans l’élaboration de leurs projets, la connaissance des institutions et la mise en œuvre de leurs actions. Ils interviennent dans le but de favoriser l’écoute, le respect de l’autre, la prise en compte des idées de chacun et veillent à la sécurité et à la bienveillance dans le groupe. Afin d’assurer le suivi et l’organisation des projets, des réunions hebdomadaires sont tenues à l’Espace Jeunes Anne Frank (hors vacances scolaires) : la commission 11/14 ans le mercredi de 17h à 18h et la commission 14/17 ans, le mercredi de 19h à 20h. 

Pour ceux que l’expérience participative et l’engagement citoyen passionnent, il existe également pour les 18/25 ans une instance similaire : le Conseil local de la jeunesse.

Une séance de la CCJ.
Des jeunes impliqués et motivés

J’ai assisté à une réunion de la commission 14/17 ans, un mercredi soir avant les vacances de Noël.

Premier temps :
l’organisation du stand au marché de Noël

Une trentaine de jeunes étaient réunis, leur premier but étant la finalisation de l’organisation du stand qu’ils tiendraient le samedi suivant au marché de Noël de la ville, et dans lequel ils se proposaient de réunir des dons au profit du Téléthon.

Ils discutent de l’organisation : plages horaires pour les différentes tâches et la tenue du stand, en faisant une rotation car, a contrario de ce qui arrive fréquemment, les candidats sont trop nombreux pour tous y participer.

Ils se proposent aussi de sensibiliser les gens au Téléthon.

Deuxième temps :
voyage au Camp de Milles

Ils discutent de la préparation d’un voyage au Camp de Milles, près d’Aix-en-Provence, dans le cadre du cycle « Mémoire et citoyenneté ».

Certains y sont déjà allés les années antérieures et on leur propose de raconter leur vécu.

« C’était intéressant de voir les locaux qui n’ont pas beaucoup changé et d’imaginer les conditions de vie dans ce camp ».

Ils ont été impressionnés par les extraits du film

La vague

un film allemand, dont l’histoire se passe de nos jours et qui montre comment se met en place système totalitaire. Les extraits leur ont donné envie d’aller le voir.

Christophe Moullé explicite que Milles était un camp d’internement et de déportation pendant la Seconde Guerre, où ils ont été emprisonnés d’abord des opposants politiques, notamment communistes, et ensuite des juifs, dont Simone Veil, qui étaient ensuite déportés vers Auschwitz, via Drancy.

Dans ce mémorial il n’y a pas que la judéité qui est travaillée, comme à Drancy, mais notamment les discriminations.

Le but du voyage est aussi de signer une charte avec cet organisme, comme ça a été fait avec la Maison Anne Franck, en s’engageant à continuer ce travail de mémoire.

C’est donc une mission symbolique. Il y a 30 places, prises en charge par le CLAVIM, avec des adultes et des jeunes.

Certains jeunes évoquent leur visite au camp de Drancy et celle faite récemment à la Maison d’Emile Zola - musée Alfred Dreyfus (Voir nos proms) remarquant qu’il y avait plus d’adultes que de jeunes.

Pour pallier cela, il a été établi que les jeunes sont prioritaires pour les inscriptions, mais qu’il faut le faire rapidement.

Une visite à la Maison Anne Franck à Amsterdam est prévue au mois de mars.

Troisième temps :
la pièce de théâtre.

Certains jeunes travaillent sur une pièce de théâtre « Le journal d’Anne Franck » réalisée par des jeunes du CLJ et du CCJ. Elle sera donnée le 21 mars à l’atelier Janusz Korczak.

En vue d’améliorer leur connaissance de l’histoire d’Anne Franck, que les plus jeunes ne connaissent pas encore bien, certains, plus âgés, qui sont « très calés » se proposent de faire un petit topo, pour pouvoir mieux entrer en profondeur dans leurs rôles.

Il y en a même deux qui sont ambassadeurs Anne Franck.

Quatrième temps :
finalisation des lots pour le Téléthon et entretiens.

Dans une ambiance joyeuse, ils s’installent pour décorer leurs travaux.

Un des ateliers de cette année est le crochet qui, paraît-il, est revenu à la mode.
Tout le monde s’y est mis, comme le racontent deux jeunes filles dans cet échange assez drôle.

Pendant qu’ils continuent à travailler, j’essaie de m’isoler avec deux jeunes filles de 15 ans, Léonie et Thia. Après un moment d’échanges dans un certain bruit, quelqu’un nous propose un bureau un peu plus isolé.

Je leur demande quelle est leur motivation pour faire partie du CCJ.

Elles racontent les projets dans lesquels elles ont participé. (0 carbone, dressing solidaire, mémoire citoyenneté), une d’entre elles veut devenir ambassadrice Anne Franck.

Et parlent des autres projets dans lesquels elles veulent s’engager, ainsi que de la belle expérience de leur participation dans les commémorations du 11 novembre pour prendre le relais des anciens combattants et conserver la mémoire.

Ensuite je m’entretiens avec deux autres jeunes, Noé et Chaina, de 17 ans.

Pour commencer on aborde leurs motivations pour s’impliquer dans la ville. Ils ont participé à des projets très intéressants, comme le droit des enfants et l’égalité filles et garçons.

Ils ont été au Sénat et à l’Assemblée nationale, pour un colloque de la COFRADE (Conseil français des associations pour les droits de l'enfant).

Ils organisent « La nuit du cinéma ».

Ils trouvent très bien que la participation au CCJ soit sur la base du volontariat et parlent aussi des autres engagements qu’ils ont dans la ville.

Et du devoir de mémoire, « on est là pour ça. »

La rencontre avec ces jeunes est une expérience belle, émouvante et rafraîchissante.
Ils montrent une grande maturité et sont conscients de l’importance de l’implication citoyenne et du devoir de mémoire.

Site : le-conseil-communal-des-jeunes


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